Les initiatives se multiplient pour maintenir la mobilisation durant le mois de Ramadhan. Un f’tour collectif devrait être organisé vendredi place Audin, à Alger-Centre.
L’opération, lancée à l’initiative du journaliste Toufik Amrane et un collectif d’étudiants des grandes écoles, s’est matérialisée ces dernières heures.
«Avec des étudiants d’El Harrach, nous avons décidé d’organiser le f’tour pour ce vendredi. La logistique est déjà en place pour offrir des plats pour 300 à 500 jeûneurs», signale à El Watan Amrane, journaliste et initiateur du groupe des gilets orange, chargé de la protection des marcheurs.
L’idée d’un méga f’tour le soir du hirak (12e vendredi) a pris forme suite à l’appel lancé le 2 mai par un collectif d’étudiants des grandes écoles. Dans leur appel, les étudiants s’étaient proposés d’organiser «des iftars collectifs les jours de manifestations, et une journée sur trois le reste de la semaine au niveau des écoles et universités faisant partie du pôle».
Face à la difficulté de mener à bien l’opération, les initiateurs ont fait appel à la générosité des Algériens.
«Des dons alimentaires, ou bien une participation financière ou matérielle nous aideraient à concrétiser cette initiative», souligne l’appel qui mentionne les numéros de téléphone des initiateurs pour aider à la réussite de l’action caritative.
La logistique a finalement pu se mettre en place grâce à la générosité de certains bienfaiteurs, d’associations et de particuliers.
«Un traiteur sera chargé de l’opération le jour du f’tour. Il préparera les repas. Il y aura de la chorba, d’autres plats, comme le riz, qui seront distribués sur des plateaux réservés à cet effet à la place Audin ou même à la Grande-Poste. Nous estimons que certaines personnes qui viendront marcher resteront jusqu’à l’adhan (appel à la prière). Nous pourrions éventuellement installer quelques tables et des chaises. Mais ce ne sera pas systématique, vu que cela nécessite une autorisation et que nous ne voulons pas que les autorités s’impliquent et récupèrent l’action», détaille Amrane.
La mobilisation populaire durant le mois sacré devrait restée la même que les autres jours. Les étudiants, sortis par milliers à travers le pays, ont donné l’exemple de l’adhésion au hirak.
«Quelle que soit la forme de mobilisation ou d’expression, la lame de fond est toujours intacte, le génie populaire qui a surpris tout le monde le 22 février trouvera les formes d’actions adaptées. Ce qui est sûr, c’est que l’organisation et le débat continueront dans la société et que les actions de protestation ne vont pas s’arrêter. Il y a déjà plusieurs propositions pour aller plus dans des rencontres, conférences et débats après le f’tour, mais aussi maintenir les marches du vendredi. Elles seront certainement moins importantes et ne prendront pas toute la journée comme à Alger», estime Saïd Salhi, vice-président de la LADDH.
Faisant écho aux appels lancés sur les réseaux sociaux, l’activiste, très engagé dans le hirak, estime qu’il faudra surtout veiller à ce que ces initiatives restent dans le cadre «pacifique et unitaire», qui représente toute la force de la révolution.
«Le mépris affiché par le système avec la bénédiction de l’armée ne fera que renforcer la détermination du peuple de ne pas s’arrêter à mi-chemin», conclut le vice-président de la ligue.
Iddir Nadir
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Posté Le : 09/05/2019
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Iddir Nadir
Source : elwatan.com du mercredi 8 mai 2019