Algérie

Alger toujours au rendez-vous



Quelle énergie saine ! Quelle force tranquille ! Le Hirak a démenti tous les pronostics et reste maître de son destin. La 40e marche du mouvement citoyen, celle d'Alger notamment, s'est déroulée dans une conjoncture politique particulière, comme l'étaient toutes les autres, mais elle a tenu toutes ses promesses.La mobilisation a été exceptionnelle, à la mesure du destin de notre pays. On note un déploiement immense des services de sécurité. « Qu'ils se tranquillisent, nous ne leur donnerons pas l'occasion d'agir contre nous. Notre mouvement est pacifique et il le restera », lancera un homme à l'adresse de son compagnon qui faisait une remarque sur le nombre de policiers, en tenue ou en civil, et les véhicules mobilisés. Comme à chaque vendredi, la foule était immense. La quantifier ' Cela relève du manque de considération à ces hommes, jeunes et moins jeunes, aux femmes en grand nombre, aux jeunes filles et aux enfants ; certains en bas âge pour battre le pavé et dire non aux élections. Avant le départ de la marche, nous avons discuté un moment avec la maman de Diaoui Fethi, qui était accompagnée des deux enfants de ce dernier (il est père de 4 enfants).
Fethi a été arrêté le 17 septembre 2019, accusé d'activités au profit du mouvement citoyen. En plus de la demande de libération des détenus d'opinion, les marcheurs exhibaient leurs portraits. Nous avons discuté également avec un marcheur, employé communal qui vient chaque jeudi de Ith Ourtilane, pour participer aux marches citoyennes. Vers midi, la rue Didouche-Mourad est noire de monde. A l'approche de l'heure de la grande prière du vendredi, les manifestants réduisent leurs activités mais restent sur place. Dès que l'imam de la mosquée de la rue Khelifa-Boukhalfa décrète la fin de la prière, c'est la ruée !
La marche commence vers la Grande-Poste. A l'intérieur des carrés, il est difficile de circuler, tellement la foule est compacte. « Nous n'arrêterons pas. Que tout le monde le
sache ! Nous sortirons chaque mardi et chaque vendredi jusqu'au départ de la bande, toute la bande et que cette bande n'oublie pas d'emmener ses cinq pantins », nous dit une jeune femme cadre supérieur chez Naftal, qui marche chaque semaine depuis le 22 février. Un groupe de supporters du MCA improvise un chant à la marque du Hirak.
En face de la Grande-Poste, une trentaine de femmes, dont la majorité est d'un certain âge, assises à l'entrée d'un immeuble, ont improvisé un tour de chant contre la bande et contre les élections. C'est franchement fantastique. A 14 hures 30, le désormais célèbre chant « Bab-el-Oued la Kasba Imazighen » annonce l'arrivée de la seconde marée humaine qui vient de Bab-el-Oued et ses environs. Tous les slogans du Hirak sont passés en revue. A 14 heures 45, la troisième marée humaine arrive de Belouizdad, Hussein-Dey et des environs. Parmi la foule composée majoritairement de jeunes, étaient visibles les supporters de l'USMH. Pour grand nombre de marcheurs, les cinq candidats à l'élection présidentielle du 12 décembre sont disqualifiés.
« Si on se livre à une guerre d'usure contre le Hirak , les gens doivent sûrement savoir que cette quarantième marche est une réponse. » C'est la réflexion d'un marcheur venu de Bordj-el-Bahri.
Abachi L.


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