L'Algérie a toujours été attentive et à l'écoute des propositions canadiennes sur l'adhésion à la francophonie.Les 29 et 30 novembre prochains l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) élira son nouveau président. Cinq candidats sont en lice pour succéder à Abdou Diouf, parmi eux la Canadienne d'origine haïtienne, Michaëlle Jean, qui aspire à devenir la première femme secrétaire générale de l'institution internationale. Pour ce faire, le Canada a besoin du soutien de tous les membres même de ceux qui sont simplement observateurs à l'OIF, comme l'Algérie.Même si l'Algérie est le premier pays francophone après la France avec plus de 18 millions d'Algériens francophones sachant lire, comprendre et écrire le français, elle n'est pas membre de l'imposante organisation de la francophonie qui réunit plus d'une cinquantaine de pays rassemblant 220 millions d'habitants. Si l'Algérie n'a pas encore adhéré à cette organisation, c'est essentiellement pour des raisons politiques, considérant l'OIF comme une récupération des pays colonisés par la France. Mais depuis l'arrivée de Bouteflika, l'Algérie a fait quelques pas significatifs vers l'OIF, en participant de manière officielle, mais en tant qu'observateur à tous ses sommets, depuis la réunion de Beyrouth en 2002, à laquelle a assisté le président Bouteflika. Depuis cette date, le Canada n'a ménagé aucun effort pour tenter de persuader l'Algérie d'adhérer à l'OIF. Le Canada qui fut une colonie française et britannique a essayé à plusieurs reprises de convaincre l'Algérie des bienfaits politiques économiques et surtout culturels de l'OIF, mais l'Algérie a expliqué à chaque fois que la blessure de la Guerre d'Algérie était encore profonde pour suggérer une adhésion dans une organisation basée sur des desseins politiques. Reste que l'Algérie a toujours été attentive et à l'écoute des propositions canadiennes, sur le dossier. La candidate du Canada à l'élection du poste de secrétaire générale de l'OIF, Michaëlle Jean, qui avait interviewé le président Bouteflika en 2001 pour radio Canada, était revenue à Alger en 2006, en tant que gouverneure du Canada. Un lien d'amitié très fort était né entreMme Michaëlle Jean et l'Algérie. En 2010, la chef d'Etat du Canada avait invité le président Bouteflika au Sommet de la francophonie au Québec, où l'Algérie était accueillie comme invité d'honneur. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui effectuera une visite officielle au Canada les 29 et 30 septembre à l'invitation de son homologue canadien, John Baird, rencontrera à cette occasion le ministre de la Francophonie, Christian Paradis. Cette fois encore l'adhésion de l'Algérie à l'OIF sera discutée, mais le Canada souhaiterait également le soutien de l'Algérie pour la candidature de Mme Jean pour remplacer Abdou Diouf. Quoi qu'il en soit,Mme Michaëlle Jean, la candidate canadienne à l'OIF qui a eu à diriger l'une des puissances du G8, possède déjà des atouts favorables. En raison de ses combats pour la diversité, son humanisme et son engagement pour la paix. En plus de sa longue expérience dans les domaines de la diplomatie, de la communication et la culture, la candidate canadienne est archifavorite face aux candidatures beaucoup moins connues comme celles du Mauricien Jean-Claude de l'Estrac, du Congolais Henri Lopes, du Burundais Pierre Buyoya et l'ancien président malien par intérim Dioncounda. Ainsi, le Canada compte sur l'Algérie et son influence positive sur certains pays francophones d'Afrique, d'Asie et du Monde arabe pour voter pour l'élection de la Canadienne au poste de la première femme dirigeante de l'institution francophone. L'Algérie et le Canada qui sont partenaires dans le Forum global de la lutte contre le terrorisme et coprésident le groupe de travail pour le renforcement des capacités dans la région du Sahel, partagent ainsi les mêmes idées et les mêmes positions sur la francophonie, même si l'adhésion du premier n'est pas encore acquise.
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Posté Le : 29/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salim AGGAR
Source : www.lexpressiondz.com