Les pays arabes devront mobiliser 200 milliards de dollars au courant de ce siècle pour améliorer la gestion et l’accès à cette ressource stratégique.
Arrimer les structures concernées dans la région arabe aux normes de performance en matière de gouvernance, de gestion, de fonctionnement et d’approvisionnement en eau potable et de traitement des eaux usées, est l’objectif majeur retenu dans le cadre du programme de ce 6e Congrès arabe de l’eau dont les travaux ont été ouverts, hier, à l’hôtel El-Aurassi, par le ministre des Ressources en eau, M. Hocine Necib.
Cette rencontre régionale, de deux jours, organisée pour la première fois dans notre pays, par l’Arab countries water utilities association (ACWUA) avec le concours de l’Algérienne des eaux (ADE), et qui enregistre la participation de représentant de structures en charge du secteur, du représentant de la ligue arabe en sus de représentants d’organismes étrangers, notamment la GIZ, devra aboutir, à la faveur des recommandations des différents ateliers, à une série de recommandations qui constitueront le plan d’action de l’association, à moyen terme.
Il s’agira essentiellement de promouvoir les exigences de bonnes pratiques pour une gestion durable et équitable de l’eau, et beaucoup plus, pour préserver cette ressource de l’impact des aléas climatiques, mais aussi des conséquences de conflits et litiges lorsqu’il s’agit de cas de partages.
La démarche s’inscrit, également dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs du millénaire pour le développement de l’ONU en ce qui concerne l’accès à l’eau potable, et dont l’Algérie peut se targuer d’avoir atteint ces derniers en 2011 soit avant l’échéance fixée à 2015.
M. Hocine Necib a d’emblée affirmé que la rencontre «revêt un caractère stratégique au regard de la problématique de l’eau qui est commune au monde arabe» de même qu’elle intervient dans «une phase marquée par la rareté des ressources hydriques et une exploitation exagérée de cette ressource vitale».
Dans cette optique, «la conjoncture nous impose d’agir en commun pour faire face aux défis et perspectives futures». Les pays arabes devront aussi consentir «davantage d’efforts pour assurer la sécurité hydrique et alimentaire et l’allègement de l’impact des changements climatiques sur l’eau».
Sachant «que les investissements dans le domaine n’a pas encore atteint le volume souhaité, il nous incombe de construire des capacités administratives et techniques de haut niveau notamment avec l’accroissement de la demande sur l’eau potable mais aussi celle destinée à l’agriculture et l’industrie » ajoutera le ministre.
Cet état de fait interpelle les experts arabes pour rééditer de telles rencontres qui permettent d’exposer les nouvelles techniques et soutenir leur application, et par conséquent, concourir à l’adoption de bonnes pratiques pour la préservation de cette ressource, a affirmé le ministre.
L’évaluation de l’administration des infrastructures chargées de la gestion de l’eau dans la région arabe confirme justement l’importance de cette rencontre, a-t-il indiqué.
«Notre objectif, aujourd’hui, est d’atteindre des normes communes censées contribuer à améliorer la qualité des prestations fournies par les services publics chargé de l’AEP et de réseaux d’assainissement dans le monde arabe à travers les avis et propositions des participants. Une démarche qui exige des politiques efficientes dans le domaine de l’administration et la réforme des structures publiques de gestion de l’eau», a ajouté le ministre.
«L’adoption de normes de la qualité en matière de gestion ne peut que concourir à la concrétisation des objectifs attendus en matière d’investissements dans les ressources hydriques sur la base du principe de bonne gouvernance», notera, en conclusion M. Hocine Necib.
Le secrétaire général d’ACWUA, M. Khaldoun Khachmane a affirmé, dans ce sillage que, l’association planche actuellement sur 49 documents de travail relatif à des thèmes qui souscrivent à deux objectifs, à savoir, l’amélioration des critères d’installation des infrastructures de l’eau, et le renforcement des capacités pour le respect des normes requises.
L’association qui regroupe 106 membres de 18 pays arabes vise des objectifs stratégiques sur la période 2015-2019, entre autres, le parachèvement du projet de développement de l’utilisation des eaux traitées dans l’agriculture. Un document qui sera soumis aux parties donatrices pour obtenir les financements nécessaires à sa mise en œuvre, a-t-il indiqué.
M. Djamel Eddine Djaballah, directeur du département de l’environnement, de l’habitat, l’eau et le développement durable à la ligue arabe a, pour sa part, mis l’accent sur les «défis complexes auxquels font face les pays arabes du fait notamment, des changements climatiques».
«Nous devons faire face à ces défis dans un cadre multilatéral», a-t-il déclaré.
Aussi, l’eau est un sujet vital qui recommande un effort commun essentiellement dans le domaine de l’expertise halieutique» dira le représentant de la ligue arabe.
Et de souligner l’importance d’échange des expériences entre les pays arabes à même d’atteindre les objectifs tracés dont l’accès à l’eau potable.
Aussi, l’intervenant à mis l’accent sur les efforts du conseil des ministres arabes de l’eau pour garantir le droit sur les eaux communes et au développement durable et sur l’importance des investissements consentis à ce niveau.
Akila Demmad
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M. Hocine Necib l’a affirmé hier: «75 % des Algériens sont alimentés en eau potable quotidiennement»
Lors d’une conférence de presse animée en marge des travaux du 6e Congrès arabe de l’eau, le ministre en charge du secteur a affirmé: «La capacité globale de mobilisation des eaux, toutes sources confondues est de 18 milliards de mètres cubes. Aussi, l’un des axes majeurs de notre politique consiste à poursuivre dans cette voie pour sécuriser l’Algérie en matière de disponibilité d’eau.»
Il a ajouté: «Le pays dispose actuellement de 9 stations de dessalement de l’eau de mer et que deux autres sont en cours de réalisation dans les régions de Ténès et de la Macta (Oran)», et de préciser: «Cette station qui sera opérationnelle fin décembre, aura une capacité de 500.000 m3/j, et sera l’une des plus grandes dans le monde.»
Deux autres stations similaires sont projetées à Tipasa et El Tarf en 2014 pour une capacité globale de 2,4 millions de m3/j.
Sur un autre registre, le ministre fera état de «grands projets» dans 44 villes dont 16 achevés alors que le reste est en étude.
Concernant la distribution d’eau, le ministre a affirmé que 9 % des communes sont alimentées un jour sur trois, sinon plus. L’ADE couvre une population de près de 20 millions d’âmes alors que les SPA couvre 5 millions.
M. Hocine Necib indiquera que 75 % des Algériens sont alimentés en eau potable quotidiennement, dont 45 % sans interruption. Près de 20 % reçoivent l’eau un jour sur deux et 7 à 8 % sont alimentés un jour sur trois et plus, reconnaît le ministre.
«Il y a lieu de poursuivre les efforts pour couvrir les besoins au niveau national», a-t-il déclaré.
Le ministre a évoqué, dans ce sillage, un programme quinquennal (2015-2019) destiné à rattraper les retards pour atteindre, en définitive 100% de couverture quotidiennement. Il s’agira d’atteindre un objectif de 175 litres/jour d’ici 2014, un seuil qui sera élevé à la faveur du programme 2015-2019, a-t-il rassuré.
A. D.
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Posté Le : 04/12/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: D.R ; texte: Akila Demmad
Source : elmoudjahid.com du mercredi 4 décembre 2013