Algérie - Divers Sujets Sur La Santé

Alger - SELON LE DOCTEUR DJEBBAR: «Des produits médicaux douteux inondent le marché»





Le président-directeur général du laboratoire Lad Pharma dénonce l’inondation du marché national du médicament par des produits «douteux», allant jusqu’à considérer, de par l’ampleur du phénomène, que «l’Algérie est devenue un véritable chantier d’expérimentation».

Mohamed Kebci - Alger (le Soir)

Le Dr Djebbar qui intervenait hier, à l’ouverture d’un séminaire national, le septième du genre que son entreprise organise sur le traitement et la prise en charge de l’ulcère du pied diabétique, a, d’emblée, tenu à dénoncer ces importateurs de produits de toutes sortes, dont nombre sans contrôle aucun, non enregistrés, et dont le seul souci est, selon lui, de «gonfler leurs chiffres d’affaires, bafouant toute règle qu’elle soit déontologique ou commerciale ».

Phénomène qui anéantit, poursuit- il, «toute initiative de créativité et annihile toute volonté d’investissement local dans le domaine».

Le Dr Djebbar ira plus loin dans son diagnostic en qualifiant ces importateurs de «prédateurs» qui jouent sur les mots en qualifiant leurs marchandises de produits parapharmaceutiques, foulant aux pieds la définition même du médicament qui est avant tout préventif et curatif.

«C’est une supercherie, une escroquerie», dit-il, poursuivant par dire que du fait de l’absence de traçabilité et d’homologation de ces produits par les services compétents, ces produits constituent un «réel danger sur la santé publique».

Et de considérer que notre santé est «à la merci de ces prédateurs», regrettant, au passage, que des pommades à base de miel ou d’huile d’olive, soient proposées pour le traitement du cancer de la peau. Ce constat, le premier patron de Lad Pharma, le partage avec le président de la Fédération nationale des associations des diabétiques.

Nouredine Boucetta qui participait à cette rencontre, a enchaîné par dire que «le diabète ne se traite pas par les herbes», n'hésitant pas à qualifier ces herboristes qui ont de plus en plus pignon sur rue, de «véritables marchands de la mort». Et d’interpeller les pouvoirs publics quant à l’impératif de sévir à l’effet de limiter ce phénomène.

Pour lui, «tout produit se doit de passer par deux filtres ; celui du département de la santé avec l'agrément y afférent, et celui du Laboratoire national de contrôle.

Et de dénoncer énergiquement l’écoulement depuis peu, d’un produit, une pommade pour le traitement du pied diabétique.

«Un danger » pour la santé du patient qu’il invitera à ne pas aller au-delà de son triangle dont il constitue un des angles aux côtés du médecin et du pharmacien.

Boucetta pour qui ce n’est pas tant la maladie (le diabète) qui fait peur plus que son traitement et sa prise en charge, regrette le silence des pouvoirs publics qu’il invite une intervention concertée entre les différents départements, des importateurs se contentant, selon lui, du simple quitus du département du commerce.


M. K.


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