Algérie

Alger se pare d'un burnous blanc UNE PREMIÈRE DEPUIS 2005 SUR LA CAPITALE



Alger se pare d'un burnous blanc UNE PREMIÈRE DEPUIS 2005 SUR LA CAPITALE
Un temps froid, instable, pluvieux avec de fortes averses, des chutes de neige et de grêle... c'est le «Sieur» hiver qui fait des siennes...
C'est avec un ravissement certain que les Algérois ont découvert samedi, pour la première fois pour nombre d'entre eux, leur ville enneigée. Les fortes précipitations qui ont commencé à tomber dès jeudi se sont accrues en se transformant en flocons blancs et légers. La neige a dès lors enveloppé les hauteurs de la capitale et même plusieurs quartiers du littoral Ouest de la ville. Il en a été ainsi et partout dans le nord du pays. Dans l'Algérois, réputé pour la relative douceur de son climat, la neige s'est manifestée plus que timidement, avec hardiesse même dirions-nous, sur les reliefs d'à peine 100 mètres d'altitude. Ce repère n'est que le début du piemont surplombant la mer sur lequel, faut-il le rappeler, a été construite la ville d'Alger avec son havre maritime et son positionnement en hauteur pour la défense terrestre de la citadelle «Casbah».
Les Algérois se sont donc réveillés ce samedi matin dans une ville qui a revêtu un «burnous» blanc de circonstance dont elle ne s'était pas parée depuis un certain février de l'année 2005. Ce qui veut dire que beaucoup d'écoliers algérois d'aujourd'hui, n'ont point vu la neige de leur vie.
Ce fait rare dans Alger la Blanche, symbole de soleil aux couleurs pastel en bleu et blanc, a créé nombre de surprises, les unes très agréables, surtout pour les enfants, d'autres moins pour les adultes comme peuvent en témoigner les nombreux automobilistes qui roulaient en 1ère et en 2e sur la rocade qui entoure la capitale avec mille et une précautions, tant les risques de dérapage étaient menaçants. Il va sans dire que cette situation a causé un fort ralentissement de la circulation, voire à son blocage sur certains tronçons par des véhicules massés aux intersections de la rocade. La agents de police, très actifs et fort affairés malgré les intempéries, ont redoublé d'efforts à ces endroits pour conseiller ou orienter les automobilistes qui osaient s'aventurer vers des déviations dont l'issue était incertaine au vu de leur enneigement plus en avant, sur parfois 15 à 20 cm par endroits.
La circulation routière était ainsi coupée sur certaines routes et générant des embouteillages monstres notamment sur la rocade qui entoure la capitale. Des automobilistes se sont retrouvés immobilisés plusieurs heures durant, dans un «bouchon» inextricable. La circulation a repris normalement hier. La neige, qui est tombée sans discontinuer presque, a entraîné de multiples dérapages de véhicules sur une chaussée devenue glissante et impraticable. De nombreuses personnes se sont retrouvées dans l'incapacité de rejoindre leur lieu de travail. Le spectacle si inhabituel était immortalisé à travers des téléphones portables ou appareils photo jetables, articles tellement sollicités qu'ils ont même connu une rupture de disponibilité. Sur Facebook, les photographies de quartiers enneigés défilent sans cesse. Mais ce sont assurément les enfants qui ont en tiré la plus grande joie, eux qui raffolent des plaisirs de la neige pour ceux qui la connaissent du moins, sans avoir, pour une fois, besoin de se déplacer loin. Une telle situation n'avait pas été vécue depuis février 2005, nous a confié un septuagénaire qui a enchaîné par un souvenir de son enfance passée à la Casbah d'Alger, où en 1954, les habitants, dont de nombreux enfants, avaient grimpé sur les terrasses pour emplir divers récipients hétéroclites de neige pour les renverser par dessus les balustrades. Cette manière très singulière de dégager les terrasses, empêchait que la neige ne s'entasse sur les terrasses, sujettes à un effondrement car de terre et de bois construites.
Une virée à travers la ville nous montre qu'en ce jour de fête religieuse du Mawlid Ennabaoui, commémorant la naissance du Prophète Mohammed (Qsssl), beaucoup de commerces sont restés fermés, hormis quelques cafés, kiosques de journaux et autres taxiphones. Il est toutefois utile de souligner que le froid y a fortement. contribué.
Au marché couvert Ali Mellah de la Place du 1er-Mai, guère de foule. Les chalands s'étant approvisionnés jeudi et ven-dredi pour le Mawlid. Il faut cependant signaler que de nombreux étals étaient fermés.
Approchés par L'Expression, quelques marchands présents ont indiqué, par exemple, que le marché de gros des Eucalyptus n'a pas été approvisionné eu égard à l'impossibilité aux agriculteurs de procéder à la récolte et au ramassage des légumes sur des terres inondées.
L'autre explication réside dans le blocage par la neige de nombreux axes routiers menant à certaines localités maraîchères de la périphérie algéroise. Questionnés sur la «légère» hausse des prix des victuailles constatée, en vrais experts économistes, ils ont mis en avant la loi immuable de «l'offre et de la demande».
Les prévisions émises jeudi par les services de météorologie dans un bulletin spécial (BMS), précisaient que des chutes de neige allaient s'abattre sur les reliefs de toutes les régions côtières, dont les régions du nord du pays, les Hauts-Plateaux et les montagnes du pays.
L'Office national de météorologie (ONM) avait prévu, dans un bulletin météo spécial (BMS), un temps froid et instable accompagné de fortes averses de pluies, d'orages, de grêles et de chutes de neige sur les reliefs dépassant les
400 mètres d'altitude, voire à peine 100 mètres.Samedi, sur l'axe rotier périphérique qu'est la rocade, plusieurs voitures et camions ont dérapé dangereusement vers les talus. Quelques automobilistes intrépides se sont même arrêtés en famille avec leurs enfants qui piaffaient de joie devant ce spectacle rarissime. Ils n'ont d'ailleurs guère attendu l'autorisation du paternel pour s'adonner avec enchantement aux jeux de boules de neige, donnant ainsi un air de fête qui contrastait avec les mines renfrognées des automobilistes figés face aux désagréments causés par la lenteur de la circulation.
Un véritable ballet de flocons de neige dansait dans l'air avant de venir s'écraser, comme en exécutant «un pas de danse», sur les pare-brise des voitures déjà enneigées la nuit précédente.
Pendant ce temps, les services de police s'affairaient, tant bien que mal, à rétablir la circulation en déployant les moyens nécessaires, tels que les engins et chasse-neige de «fortune» puisque même des engins de travaux publics faisaient parfois office de chasse-neige.
Cette situation marquée par une baisse sensible du mercure, a contraint les habitants à ne pas sortir, préférant plutôt rester chez eux que de s'exposer au froid.
La dégradation de la météo, ayant affecté au moins 18 wilayas du pays, a également engendré d'importantes perturbations dans les réseaux d'approvisionnement, particulièrement en gaz et en électricité.


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