Alger s'est vidéeFête de l'aïd el adha

La fermeture de fastfoods,pizzérias et autrse restaurants ont donné l'image d'une ville morte. Seules quelques cafétérias sont ouvertes. Le commerce de la bouffe a laissé place aux échoppes d'habillement, de chaussures et autres accessoires pour recevoir la clientèle. Cette dernière arpente les trottoirs en toute quiétude. Un groupe de jeunes filles sort d'un magasin de chaussures. L'une d'elles est heureuse d'avoir trouvé, enfin, les sandales à la couleur qui sied à sa tenue. Le bureau de poste de la rue Hassiba Ben Bouali connaît une affluence réduite en comparaison au grand rush des précédents jours. Quelques citoyens, cinq au total, attendent leur tour devant le DAB (Distributeur automatique de billets). Les consommateurs en cette matinée s'affairent à acquérir ce qui manque pour la tenue des enfants ou pour eux-mêmes. Qui une ceinture, qui une paire de chaussures ou de mules ou encore une robe d'intérieur pour madame afin de recevoir comme il se doit les convives en ce jour de l'Aïd marqué par les échanges de visites. Au fur à mesure de notre trajet, le nombre de commerces de restauration rapide fermés augmente. Cette fermeture n'est pas fortuite mais se réfère à la demande qui sera, inéluctablement, quasi-absente en cette journée. En ce jour, l'ensemble des Algériens, à l'instar des musulmans du monde entier, observent le jeûne pour marquer le rite le plus important du hadj, l'ascension du mont Arafat (wakfat Arafat). En arrivant au quartier El Annasser (Ruisseau), les agents de Netcom et de l'Office national de l'assainissement (ONA) s'affairent à nettoyer les artères et les réseaux d'assainissement. Un réseau qui, à l'occasion de cette fête religieuse, est utilisé pour égorger les moutons et les déchets liés au sacrifice sont jetés obstruant ainsi les canalisations. Non loin de là, plus précisément aux abattoirs d'Alger, les rémouleurs sont fidèles au poste. Au marché de Laâquiba, les vendeurs occasionnels et les métiers propres à cette fête ont fait leur apparition. Des jeunes placent leur marchandise, du charbon, à même le sol juste à l'entrée du cimetière de Sidi M'Hamed. D'autres proposent une gamme complète de coutellerie et autres accessoires indispensables au sacrifice.La coriandre et les épices en haut du podium
Si le commerce de la restauration rapide a connu un fléchissement, le marché des fruits et légumes a tenu la dragée haute. Dès le petit matin et au moment où certains s'extirpent à peine du lit, des hommes et des femmes prennent le chemin du marché. Une tension particulière est constatée sur le pain, le lait et la coriandre. Devant l'étal d'un marchant d'épices au niveau du marché de Bab Ezzouar, les femmes s'égosillent pour se faire entendre par le vendeur dépassé par ce déferlement de commandes. « Qu'est-ce qui se passe, c'est comme si vous ne possédiez aucune épice chez vous », fait remarquer une septuagénaire. L'autre produit très prisé en cette journée est incontestablement la coriandre destinée à parfumer la chorba et le gras-double. Et tant pis aux retardataires qui se contenteront de quelques feuilles de menthe. Scènes identiques observées au niveau des différents quartiers de la capitale. Le pain et le lait en sachet se font. Les plus avisés ont constitué une réserve en s'approvisionnant deux jours auparavant. « Celui qui a mis au point le congélateur est à glorifier. Grâce à cet appareil, je ne manque de rien en pareille circonstance. Je dépanne même des voisines lorsqu'elles reçoivent inopinément une visite », dira cette quadragénaire. Notre interlocutrice estime qu'une organisation de la distribution et l'aménagement d'espaces commerciaux en nombre suffisant reste l'unique solution pour mettre un terme à ces carences. L'autre commerce très prisé en cette veille de l'Aïd, les KMS (kiosque multiservices). Le service de chargement des téléphones portables a très bien fonctionné. Ceci, afin de ne pas rater de présenter aux parents et aux amis ses v'ux à l'occasion de cette fête de l'Aïd El Adha.