Algérie

Alger reprend la main Edito


Quand Romano Prodi, l'envoyé spécial de l'ONU au Sahel, affirme : «Je ferai tout mon possible pour éviter la guerre au nord du Mali dont nous connaissons les conséquences qui sont tragiques et dramatiques», il marque un tournant important dans l'évolution des négociations au Nord-Mali. Cette déclaration, faite mardi à Rabat, au Maroc, fait voler en éclats le scénario de la France qui voudrait se comporter au Nord-Mali comme un éléphant dans un magasin de porcelaine en optant pour une «rapide intervention militaire». Et à quelques jours seulement de l'envoi par la Cédéao à l'ONU de son plan d'action militaire, prévu mardi prochain, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne viennent d'approuver le lancement d'une mission européenne de formation, d'entraînement et de réorganisation de l'armée malienne.
Quelque 240 formateurs devraient être déployés à partir de janvier 2013 pour entraîner quatre bataillons, soit 2600 hommes, selon des sources citées mercredi par le quotidien français le Monde. Ces deux données, en plus du consensus poussé par Alger pour une solution globale, tranchent avec le discours guerrier autour d'une intervention «imminente» tant voulue par Paris avant un changement de position vers une politique moins manichéenne. En fin de compte, si Alger paraissait avoir perdu l'initiative face à l'accélération des événements à ses frontières sud, l'adhésion internationale à un plan global de règlement de la crise lui a redonné un rôle central, que certains n'imaginait que militaire ou du moins logistique.
Même si l'option militaire reste posée, elle ne sera que de dernier recours, suivant un processus politique interne au Mali avec des «encadrements» régionaux et internationaux. Car une «guerre» à l'afghane à nos frontières aurait des conséquences terribles pour les populations civiles maliennes et pour tout le voisinage du Mali. Il reste aujourd'hui à l'Algérie de pousser plus loin dans la voie de la négociation et de l'isolement d'AQMI, tout en résistant aux dangereuses man'uvres de certains «partenaires» étrangers, notamment le Qatar, qui veulent appliquer en Afrique du Nord leur théorie du «chaos constructif».
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