Alger : Rassemblement des familles de disparus, des interpellations

Arborant des photos de disparus et des banderoles, les familles de disparus ont tenu à célébrer, hier à Alger, la Journée mondiale contre les disparitions forcées et réclamer «vérité et justice» sur la disparition de leurs proches pendant la période de la tragédie nationale. Les manifestants, essentiellement des femmes, n'ont cessé de clamer haut et fort pendant la matinée d'hier à la place du 1er Mai «où sont nos enfants '», «rendez-nous nos enfants !» ou encore «pouvoir assassin», réclamant que vérité et justice soient faites sur ces disparitions.C'est la revendication qui continue d'être brandie par les familles qui se sont opposées à la solution de l'indemnisation. Selon Hacen Ferhat, porte-parole, de SOS-disparus, 20 % des familles de disparus continuent à s'opposer à cette solution et maintiennent leurs revendications de toujours, à savoir «vérité et justice».
Ces familles considèrent toujours, selon Amine Sidhoum, avocat du réseau de défense des droits de l'homme, que «la charte pour la paix et la réconciliation nationale a été décrétée et imposée en 2005 sans que l'on consulte les concernés eux-mêmes». On considère également qu' «il n'existe toujours pas de volonté politique pour régler ce dossier entouré de black-out», selon cet avocat. 3 membres de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH) ont été interpellés, au cours de cette manifestation, a indiqué pour sa part le président de la ligue des droits de l'homme, Noureddine Benisaad, qui se trouvait sur les lieux de la manifestation.
Il a été aussi fait état de l'interpellation de 2 membres de la section algérienne d'Amnesty International, d'un syndicaliste ainsi que du porte-parole de SOS-disparus. Les personnes interpellées ont été conduites au commissariat du 8eme arrondissement se trouvant à quelques mètres du lieu de la manifestation et ont été relâchées vers les coups de 14 heurs.