Algérie

Alger: Rassemblement de soutien aux «cachetiers» de Radio El-Bahdja



Le rassemblement de soutien aux 7 journalistes et réalisateur cachetiers de la Radio El-Bahdja s'est déroulé hier, sous un impressionnant renfort de services de sécurité. Policiers et même des gendarmes étaient là bien avant 11h pour «accueillir» les quelques dizaines de journalistes, de syndicalistes (du port d'Alger, du CNES, du CLA et du CNAPEST), des militants associatifs, et des représentants de la FNJA et de la FIJ. Des riverains ont eu la mauvaise surprise de trouver que leurs véhicules stationnés à la Place Hoche ont été ensabotés de bon matin d'une journée censée être fériée.

 Il n'y avait pas la foule attendue, mais le rassemblement a permis aux 6 journalistes et au réalisateur de réitérer leurs revendications de leurs droits d'être travailleurs permanents au même titre que les autres travailleurs de la radio, et de ne plus être sous la menace d'une rupture de contrat pour quelque raison que ce soit. Dans un communiqué lu devant l'assistance par Mourad Abacha, journaliste à la Radio El-Bahdja, les concernés expliquent les raisons qui les ont poussés à recourir, le 7 mars dernier, à cette action de protestation (une journée de grève de la faim). «Cette action, expliquent-ils, est le résultat inéluctable des pressions professionnelles pouvant atteindre la menace de licenciement de nos postes en raison, justement, de la fragilité de notre relation de travail basée sur le statut de cachetier et de pigiste». Ces professionnels ne veulent ni plus ni moins que des contrats à durée indéterminée. Ils réclament ainsi le retour à leur poste, en attendant de signer des CDI, mais surtout le retrait de la plainte déposée contre eux par la direction de la Radio nationale. Cette dernière les accuse d'avoir «occupé illégalement» les lieux de travail, alors qu'ils y étaient durant les heures légales de travail. Enfin, ils revendiquent une indemnisation pour les dommages matériels et moraux subits durant leur licenciement pour n'avoir réclamé que leurs droits. Intervenant lors de ce rassemblement, le secrétaire général de la Fédération nationale des journalistes algériens (FNJA), Abdenour Boukhemkhem, a indiqué que le syndicat a déjà désigné un groupe d'avocats pour défendre ces journalistes.

 De l'aveu même du directeur général de l'ENRS, il existe quelque 900 journalistes et réalisateurs qui sont payés au cachet. Récemment, ces CDD (Contrats à durée déterminée) ont été informés qu'ils allaient être dorénavant payés à la pige. «Quand on leur demande quelle est la valeur de la pige, nous ne trouvons personne pour nous répondre», explique un journaliste d'El-Bahdja. Si le combat de ces 7 journalistes donne ses fruits (c'est tout le mal qu'on leur souhaite), il profitera sans nul doute à plusieurs centaines de leurs collègues cachetiers également, qui travaillent aussi bien à Radio El-Bahdja, Radio Chaine 1, 2, 3, et 4, mais aussi dans les radios régionales implantées dans le reste du pays.




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