Algérie

Alger-Rabat



Alger-Rabat
L'éclatement du conflit du Sahara occidental, en novembre 1975, focalise la tension entre l'Algérie et le Maroc, empêchant toute normalisation des relations déjà exacerbées par la "guerre des sables" d'octobre 1963.La présumée affaire d'agression d'un diplomate marocain par un diplomate algérien à Saint-Vincent-et-les Grenadines (Caraïbes), lors du séminaire régional organisé jeudi par le comité spécial de décolonisation de l'ONU, constitue une crise supplémentaire dans les relations entre l'Algérie et le Maroc, déjà conflictuelles.Considéré comme une "agression contre un de (ses) diplomates" par Rabat et qualifié de "piètre mise en scène d'une médiocre pièce de théâtre" par Alger, l'événement sus-cité détériore davantage les rapports entre les deux pays voisins. L'absence de confiance dans les rapports entre Alger et Rabat, mal entamés avant même que l'Algérie ne recouvre son indépendance en 1962, en raison notamment des revendications territoriales du Maroc sur le Sud-Ouest algérien, ne pouvait aboutir qu'à une succession de crises entre les deux parties. L'attaque militaire en octobre 1963 du Maroc, plus connue sous l'appellation de "la guerre des sables", aura constitué sans aucun doute un très mauvais départ dans les relations algéro-marocaines. La confiance était rompue d'emblée, et la suite ne pouvait être que mauvaise. Les tensions ont atteint leur paroxysme avec l'éclatement du conflit du Sahara occidental. La décision de fermeture de la frontière terrestre, par Rabat, après l'attentat terroriste du 24 août 1994 contre l'hôtel Atlas-Asni à Marrakech, a donné un autre coup aux relations bilatérales avec Alger. Le Maroc avait attribué et sans la moindre preuve la responsabilité de cette attaque aux "services secrets algériens". Le défunt roi Hassan II est allé jusqu'à établir un visa d'entrée des ressortissants algériens au Maroc. Alger avait répondu par la réciprocité. Les visas ont été supprimés pour les ressortissants par les deux pays, mais les frontières terrestres demeurent toujours fermées. Rabat, qui ne cesse d'en exiger la réouverture en raison des conséquences désastreuses sur le plan économique pour le Maroc oriental, voit sa requête rejetée par Alger, qui veut un traitement global autour d'une table de tous les différends entre les deux parties. Le refus du Maroc d'indemniser les propriétaires terriens algériens, spoliés de leurs terres par le royaume marocain durant les années 60 et 70, et l'expulsion de ressortissants marocains d'Algérie en 1975 n'ont fait qu'envenimer les choses. Conséquences de ces crises successives, Rabat et Alger sont aujourd'hui incapables d'entretenir des rapports cordiaux. L'impossibilité de dépassionner les débats a pour résultat de bloquer toute initiative, y compris internationale, de tenter un rapprochement.Merzak Tigrine


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