Algérie

Alger ne décolère pas



Présent ce jeudi à Paris, Ramtane Lamamra a visiblement limité ses activités au seul cadre de la conférence sur la Libye.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Cette conférence prévue de longue date et survenant dans un moment crucial de l'histoire de la Libye est d'ailleurs l'unique motif qui a valu le déplacement du chef de la diplomatie algérienne à Paris. C'est lui qui a été désigné pour représenter l'Algérie dans un contexte marqué par une très grande tension entre les deux pays. Mardi, soit deux jours avant la tenue de cette conférence, l'Elysée avait adressé une invitation publique au Président Abdelmadjid Tebboune.
S'exprimant lors d'un briefing, le conseiller Afrique du Nord et Moyen-Orient de Macron a annoncé que le chef d'Etat français souhaitait « la présence du Président Tebboune à cette conférence » et que « l'Algérie est un acteur majeur dans la région ». Macron « regrette les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés, et a le plus grand respect pour la Nation algérienne, pour son histoire et la souveraineté de l'Etat », ajoutait-il à la même occasion.
Dans un article publié le même jour, le quotidien français l'Opinion révélait, de son côté, qu'un courrier officiel (invitation à la conférence) avait été adressé par voie diplomatique. Alger a réagi 24 heures plus tard, annonçant que «les conditions ne sont pas réunies pour la participation personnelle du Président», mais que le pays serait cependant représenté à cette rencontre.
« Nos frères libyens ont insisté pour une participation active de l'Algérie, nous allons donc participer. » Ces propos ont été interprétés comme étant la meilleure manière de faire entendre que l'Algérie n'avait pas encore décoléré mais qu'elle ne pouvait, à la fois, s'abstenir de prendre part à une rencontre sur la Libye, un dossier dans lequel elle est pleinement impliquée et joue un rôle primordial dans la région. Les faits se sont d'ailleurs vérifiés sur le terrain. Les activités diplomatiques de Ramtane Lamamra se sont limitées à la conférence en elle-même et la seule rencontre annoncée est celle qu'il a eue avec son homologue saoudien. Selon l'APS, il s'agissait d'un « échange de points de vue sur la situation en Libye et dans le monde arabe en général ainsi que les préparatifs du prochain Sommet arabe prévu à Alger ».
Pas de rencontre ni autre contact officiel avec Jean-Yves Le Drian, en revanche. Les deux hommes ont gardé la même distance polie que celle qui les avait séparés en octobre dernier à Kigali. Entre Alger et Paris, le dégel n'a pas encore eu lieu.
A. C.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)