Algérie

Alger / Malgré son interdiction d'importation La friperie, un commerce qui résiste



Constat - A l'instar de l'informel et des marchés à la sauvette, le commerce de la friperie continue de prospérer.
La décision officielle des pouvoirs publics d'interdire l'importation de vêtements usagés et son adoption par la loi de finances 2012, ne semble pas avoir été appliquée, les friperies se sont multipliées entre-temps et l'activité persiste sans être embarrassée outre mesure.
Dans les rues de la capitale, de Hassiba-Ben-Bouali, à la place des Martyrs en passant par les quartiers de Belouizdad, Kouba, Bachdjarah et El- Biar, on peut voir des affiches indiquant ledit commerce.
Ces magasins exposent des vêtements de qualité et de marque à des prix à la portée des petites bourses et reçoivent un flux important de clients, notamment les jours de «nouvel arrivage». C'est le constat enregistré au niveau d'un magasin situé à la rue Hassiba-Ben-Bouali au centre-ville, où des femmes et des hommes de tous âges se bousculent aux rayons d'habillement pour dénicher des articles en bon état. «Je passe chaque semaine, le jour de l'arrivage notamment, pour acheter des vêtements de qualité à ma famille et à des prix très raisonnables en comparaison avec les vêtements neufs chinois», déclare une cliente. Des vêtements sont exposés à la portée d'une clientèle qui, d'une part, n'arrive pas à répondre aux besoins vestimentaires de sa famille, et d'autre part, trouve des articles de qualité sans avoir à dépenser «gros» et grever une bonne partie de son budget. «Je préfère acheter des vêtements usagés de qualité et de marque que ceux produits en Chine ou locaux», nous dit une jeune maman, habituée de la fripe. Par ailleurs, d'autres catégories déplorent ce genre de commerce par rapport à l'origine des vêtements importés et leur impact sur la santé. «Je préfère un article local neuf ou dépenser une fois par hasard pour un article vestimentaire de marque, que porter des vieux habits dont j'ignore la provenance», déplore une dame d'un âge certain. Les commerçants de prêt-à-porter qualifient ce commerce d'informel vu son impact négatif qui se traduit par une baisse de la clientèle depuis l'importation du «chiffon». Notre tentative de connaître auprès des vendeurs l'origine de ces vêtements a été vaine. Ils éludent la question avec une réponse brève traduisant leur ignorance de l'arrêté ministériel. «Depuis le début de mon activité au mois d'octobre 2001, je n'ai jamais entendu parler de cette décision», souligne le gérant d'un magasin de friperie situé à Kouba. D'autres commerçants nous répondront que l'importation de ce genre de vêtements persiste à travers des transactions illégales, «maârifa», ou d'autres facteurs tels que l'indifférence des autorités quant à ce genre de pratique illicite. Il y a lieu de rappeler qu'avant son entrée en vigueur cette décision a suscité maintes réactions au sein de l'APN, vu les divergences sur son adoption. Lors de son intervention sur l'adoption de la loi de finances, le ministre a mis l'accent sur l'interdiction d'importer des vêtements usagés qui n'a pas été appliquée jusqu'à présent. Au niveau de la direction générale des services de contrôle de la qualité du ministère des Finances, nous avons reçu une fin de non-recevoir.


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