Algérie

Alger, lieux de culte



Alger, lieux de culte
Rôle ? Les imams doivent jouer un rôle prépondérant pour combattre «les multiples dérapages» que connaissent nos lieux de culte censés consolider la stabilité et contribuer au règlement des problèmes sociaux.Les témoignages des fidèles que nous avons pu recueillir sur le terrain sont choquants à plus d'un titre. Certaines personnes ont évoqué ce qu'elles subissent dans ces lieux. La plupart des femmes et des jeunes filles n'y entrent plus, car elles appréhendent les regards et le «jugement» des autres surtout celles qui ne portent pas le voile. Très souvent, elles se sentent gênées ou elles ont peur d'être traitées d'hypocrites vu qu'elles ne portent ce voile qu'à l'intérieur de la mosquée et ce, sans compter les autres remarques désobligeantes.En l'absence d'un espace adéquat où elles peuvent se changer et mettre ce voile à l'intérieur de la mosquée, elles sont interpellées par des femmes qui s'arrogent le droit de les rappeler à l'ordre. «Votre prière n'est pas admise», «ce que vous portez est un peu court ...», «le vernis n'est pas toléré». «Ces paroles sont répétées à chaque fois», témoignent de nombreuses femmes victimes de ce genre de situation.«Laissez-nous faire la prière en paix !», réclament certaines parmi ces dernières à la mosquée Errahma à la rue Réda-Houhou. Dans cette mosquée comme ailleurs, nous avons constaté, à plusieurs reprises, de nombreuses anomalies, voire des dépassements tels que disputes et insultes... L'atmosphère à l'intérieur de cette mosquée est loin d'être sereine. Et il suffit d'un rien pour que des cris fusent et tellement forts qu'ils sont audibles de l'extérieur ! Les gens à l'intérieur se connaissent tous mais ne s'entendent pas. Hormis les récitations du Saint Coran selon les principes religieux, certaines femmes au foyer viennent les lundis et jeudis apprendre la science de la religion. Elles ont droit à des leçons sur différents thèmes de l'islam et ses fondements dispensées par des mourchirdate.Ces dernières sont tenues de se mettre au niveau des apprenantes. Pour une histoire d'affinité ou autres raisons qui restent inexpliquées, certaines femmes préfèrent assister au cours de l'une au détriment de l'autre. Cette situation crée une véritable discorde au sein de ce lieu de culte. «Un jour j'ai été virée par l'imam sous prétexte que je ne possède pas de diplôme. J'ai tenté de régulariser ma situation auprès du ministère des Affaires Religieuses et des Wakfs.En vain», nous confie une mourchida. Cette dernière nous raconte qu'elle subit des pressions et il paraît que certaines femmes viennent la perturber au moment de son cours. Outre ce genre de différend, nous avons assisté très souvent à des querelles entre les habituées des lieux et les autres. Une après-midi, nous avons assisté à une bagarre entre deux femmes qui attendaient la prière de l'Asr au point que l'une d'elles a perdu connaissance. «C'est tous les jours la même chose», nous révèle une femme.Certes, il est bien beau de veiller à l'application des conditions d'organisation : «pas de sonneries de portable, pas de nourriture à l'intérieur de la mosquée...», mais il faut penser à rétablir le calme et offrir un espace sain aux gens pour qu'ils puissent se recueillir même en dehors des heures de prière en toute sécurité et sérénité.




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