La pièce de théâtre Les prétendants de Saïd Merzoug a été un bon divertissement qui a plu aux spectateurs venus nombreux à El Mougar en cette sahra ramadanesque.
Inspirée de l’œuvre de l’écrivain russe Nikolaï Gogol, elle met en exergue des scènes de quatre prétendants au mariage qui veulent épouser la ravisante Atika qui veut briser sa solitude. Ramenés par H’lima, une vieille marieuse, chacun d’eux lui fera du charme à sa manière. Sassi voit défiler les années en fumant le narguilé et n’a pas encore filé le parfait amour. Il est conseiller au Palais de la justice. Il est timide aussi. Hamidou a passé sa vie à naviguer en haute mer et il admire l’Italie. El Ouardi est gros et veut épouser Atika pour accaparer sa maison et sa richesse et El Djemi semble être un homme posé. Un élément commun les rassemble : ils sont tous fonctionnaires. Quand ils se présentent, elle n’a que l’embarras du choix et un mot à dire, mais l’indécision la paralyse de peur de louper un bon parti. Elle se retrouve en plein dilemme. Mais son coeur va battre pour Sassi. « Les yeux ont vus et le cœur a aimé. La discussion avec lui est agréable. Chaque phrase de lui est rythmée », se dit-elle dans un moment pathétique. Elle le choisit comme l’élu mais coup de théâtre, il change d’avis après avoir réfléchi. En aparté, il murmure : « Je vais passer toute ma vie avec une seule femme et puis il y aura les enfants qu’il faudra voir grandir. » Cette lourde responsabilité l’effraie. Il ne veut plus s’engager et s’enfuie par la fenêtre alors qu’il était sur le point de franchir le pas... La pièce est une satire sociale, truffée de citations, de clins d’œil et d’une pincée de rire. Elle épingle avec piquant les traditions et dénonce les simagrées de cérémonies et les petites hypocrisies… La cérémonie de demande en mariage concentre en elle toutes les contradictions des représentations sociales : l’intime y est confronté aux images stéréotypées du désir, du féminin et du masculin. Elle joue comme un formidable révélateur d’une société étouffante, sournoise et grimaçante. Sans aucune prétention, Saïd Merzoug, veut rendre au théâtre son authentique vocation. Les jeunes comédiens ont joué comme de véritables professionnels. Ils ont réussi à transmettre un message mais aussi à susciter l’émotion.
Posté Le : 28/09/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Kamel Benelkadi
Source : www.elwatan.com