Alger, Le transport maritime et les juillettistes : Embarquement immédiat !

La saison estivale commence à battre son plein au port d’Alger même si la première semaine de juillet n’a pas enregistré une affluence particulière par rapport à l’année dernière. Cette situation est expliquée, en partie, par les vacances scolaires en France. Les élèves ne peuvent quitter l’école qu’au début juillet.

C’est à partir du 8 juillet que nous avons commencé des chargements plus ou moins importants. A partir de cette date, nous allons pouvoir évaluer l’impact du transport par rapport à la réservation. La saison estivale s’annonce assez bonne par rapport aux réservations qui étaient plus importantes que l’année précédente avec une évolution de 5 % pour l’Espagne et 10 % pour la France. On peut espérer une saison identique avec une petite amélioration par rapport à l’année dernière », a affirmé Mohamed Halkoum, PDG de l’Entreprise nationale de transport maritime des voyageurs (ENTMV). Et d’ajouter : « On ne peut pas faire un premier point sur la situation, avoir une idée précise sur les déplacements des ressortissants résidant à l’étranger et le niveau de fréquentation avant le 4 août ». La ligne maritime avec la France est partagée avec la SNCM, compagnie française, qui s’est lancée dans une grande campagne de reconquête de la clientèle dans un marché qualifié de « porteur » et la CNAN Maghreb Lines qui se jette à l’eau après s’être positionnée sur le marché du transport des passagers. La direction de l’ENTMV a proportionné ses capacités par rapport à la demande et les a réparties en fonction des besoins par ligne et par destination en fonction des besoins spécifiques de chaque région. Sur le réseau Espagne, l’opérateur est en concurrence avec la Transmediterranea sur la ligne Oran/Alicante/Oran. Avec trois car-ferries performants et rapides (Tariq Ibn Ziyad, Tassili II et El Djazaïr II), la compagnie a pu gagner sur le nombre de voyages (rotations). Elle a néanmoins procédé à l’affrètement de deux car-ferries supplémentaires (Scotia Prince et Riviera Adriatica) qui font partie du schéma général d’exploitation de la saison estivale. Le pavillon national semble avoir les capacités nécessaires pour faire face à l’évolution du marché. « Nous misons sur la qualité de la prestation, l’accueil du client et son traitement en escale. Nous associons tous les intervenants dans les ports, la douane et les assurances de manière à améliorer la situation. Chaque année, on essaie d’avancer par une action ou plus », précise le Pdg de l’entreprise.

A bon port !

Si l’on revient quelques années en arrière, on s’aperçoit aujourd’hui que les choses vont nettement mieux. Il faut toutefois se garder de toute autosatisfaction, des progrès supplémentaires pouvant toujours être réalisés. Il y a de moins en moins de voyageurs qui restent à quai mais la partie n’est pas gagnée d’avance. Beaucoup de compagnies aériennes concurrencent sérieusement le maritime mais en été, chacun a sa propre clientèle. Les différentes compagnies maritimes offrent des possibilités que l’aérien ne peut pas donner (capacités en bagages, le véhicule). Les voyageurs ont le sensation des vacances dès leur embarquement sur le bateau. Ils profitent de la détente, de la mer, du ciel bleu et du soleil. « Partir en bateau, c’est déjà le début des vacances. Avoir la tête dans les étoiles mais les pieds sur terre », témoigne Brahim, un jeune de 29 ans, qui a réussi à avoir son visa Schengen. « Nous avons beaucoup de choses à faire. Nous prévoyons d’entrer de plain-pied dans le traitement et la réservation moderne (réservation électronique, émission de billets, e-ticket) », nous confie le Pdg de l’ENTMV. Dans le réseau France, ce système peut être intégré, mais il ne pourra l’être en Algérie car notre pays n’est pas encore prêt dans ce domaine. La compagnie envisage tout de même de mettre en place dès la saison prochaine un nouveau système de réservation totalement différent de l’actuel et qui s’adapte au standing international. Dans ce contexte, un cahier des charges est en préparation et sera prêt mi-août. Les responsables de l’ENTMV espèrent avoir une proposition de logiciel de réservation et commencer en 2007 avec un système fiable, performant et moderne. Le marché maritime doit encore se construire. Il y a beaucoup d’intervenants en plus des compagnies. Il y a aussi les infrastructures d’accueil et le traitement des passagers dans le port. Le mot d’ordre lancé est « le respect des horaires d’appareillage des car-ferries ». Cependant, il y a beaucoup de contraintes qui risquent de faire grincer des dents. Pour huiler la machine, des communiqués seront lus à la radio à partir du 10 août en direction de la clientèle leur demandant « de se présenter une heure et demie à l’avance pour les passagers véhiculés ( heure limite d’enregistrement), une heure pour le passager piéton ». Les opérations de contrôle pour le départ débuteront plus de 5 heures à l’avance. Il y a des clients qui achètent des billets combinés de train dont il faut tenir compte. Le port de Marseille s’est amélioré au niveau des infrastructures, mais il y a un manque d’effectif pour traiter les voyageurs. L’ENTMV est intervenue auprès des autorités portuaires de Marseille et de la Préfecture mais, malheureusement, il n’y a pas de retour d’écoute. « Nous allons saisir lautorité algérienne pour intervenir officiellement de manière à ce que, au niveau des lignes au départ de Marseille à destination de l’Algérie, il y ait une meilleure attention », précise-t-on du côté de la direction générale de la compagnie.

Kamel Benelkadi