Alger: La marche du vendredi empêchée de nouveau

Contrairement à certaines villes du pays, à l'instar des villes de Tizi Ouzou, Bejaia, Boumerdès, la marche du 119ème vendredi du Hirak n'a pas eu lieu à Alger centre, ni même à Oran et Constantine. Les manifestants à Alger centre n'ont même pas tenté de tenir ne serait-ce qu'un rassemblement, en raison de l'impressionnant dispositif sécuritaire déployé dans la capitale tôt dans la matinée.Selon des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, un petit groupe de manifestants a improvisé une marche à l'Est d'Alger, plus précisément dans la commune d'El Harrach à leur sortie de la mosquée. Le dispositif policier mis en place a empêché par son ampleur toute tentative de manifestation dans la capitale.
Alger centre était, hier, complètement bouclée avec les camions de la police, des fourgons cellulaires ainsi que de nombreux agents dans les grands boulevards et même dans de petites ruelles d'Alger. Certains d'entre eux, notamment les policiers civils, procédaient au contrôle systématique de l'identité des passants, près des lieux habituels des rassemblements du Hirak.
La manifestation hebdomadaire du vendredi n'a pas eu lieu pour la deuxième fois consécutive depuis la reprise, fin février dernier, des marches de protestation. Cette interdiction était prévisible avec les récentes instructions du ministère de l'Intérieur qui a exigé une « autorisation au préalable » pour la tenue de toute manifestation à travers le pays. Le ministère de l'Intérieur a précisé que cette autorisation ne sera délivrée que dans le cas où les organisateurs communiquent leur identité. Et ce, tout en fixant au préalable les horaires de début et de la fin du rassemblement, ainsi que le contenu des slogans. Les manifestants ont été avertis que « le non-respect des procédures dénuera la marche de tout caractère légal et impliquera un traitement en conséquence ». D'ailleurs, l'empêchement de la marche vendredi passé a été suivi par une vague d'interpellations à travers plusieurs wilayas du pays.