Algérie

Alger: La cité du Bois des Pins ne décolère pas



« Notre cité est en état de siège», nous dira avec amertume un riverain rencontré hier à la cité du Bois des Pins à Hydra, «et ce, après une journée de terreur», a-t-il affirmé. Dans la cité, les éléments de la brigade antiémeute sont omniprésents. Des habitants demandent le départ immédiat des forces de l'ordre de leur cité et l'arrêt des travaux «puisque l'affaire est en justice», nous dira un ancien moudjahid. «Vous trouvez ça normal, il y a des femmes qui sortent pour faire des courses et il y a aussi des enfants qui ont besoin de sortir pour jouer, ils veulent nous emprisonner dans nos foyers ?», a-t-il déclaré. Des habitants qui disent que leur quotidien est bouleversé parce qu'ils ont voulu défendre un espace vert. Un jeune homme, blessé à la jambe depuis le début des événements le 15 juillet dernier à cette cité, nous a relaté ce qui s'est passé dans la journée d'avant-hier. «Ils sont venus en force, les affrontements n'ont pas duré très longtemps entre un groupe de jeunes et les éléments antiémeutes, car les policiers ont tout quadrillé». Il poursuit: «Ils se sont installés sur les terrasses, il y avait quelque 60 policiers, ils ont occupé les cages d'escaliers, nos enfants ont fui le quartier par peur d'être arrêtés». Un vieux enchaîne: «On s'est cachés dans nos foyers, on avait tellement peur». Un jeune dira que «le fossé s'est davantage creusé entre l'Etat et nos jeunes, nos enfants sont traumatisés, ils conçoivent très mal ce qui se passe». Selon les informations recueillies auprès des membres du comité de quartier, il y avait, dans la journée d'avant-hier, 11 interpellations dont certains ne sont même pas des habitants de la cité et 13 légèrement blessés. Les habitants de la cité insistent et affirment que «les initiateurs du projet n'ont pas le permis de construire» et qu'ils ont agi et ils continuent d'agir dans l'illégalité. Libéré, le journaliste Meheni Abdelghani dont le procès a été reporté au 2 novembre prochain, nous a accompagné dans la cité en regrettant cet état de fait. «Je regrette cet état de fait que ce soit pour les policiers dont certains ont été blessés depuis le début des événements et j'ai des regrets pour ces habitants qui ont été terrifiés, agressés, intimidés parce qu'ils ont voulu défendre un espace vert». Il affirmé qu'il a été accusé d'agression et incitation au regroupement armé, et port d'arme blanche sans motif valable. Enfin, le journaliste et président de comité des sages de la cité n'a pas voulu s'étaler sur son cas, il a préféré parler de cette parcelle forestière «qui a été spoliée et détournée de sa vocation».




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