Une journée d’étude consacrée au «Patrimoine culturel algérien et la société», s’est déroulée, lundi dernier, au Bastion 23, avec au programme plusieurs conférences autour de la thématique du patrimoine, dont celle très remarquée de Larbi Icheboudène, professeur de sociologie urbaine, qui a mis en relief l’urgence et la nécessitée de la sensibilisation de la société civile à la sauvegarde et la réhabilitation du site historique et culturel de la Casbah d’Alger.
Sous l’intitulé «Les acteurs de la sauvegarde et de la gouvernance», Larbi Icheboudène a mis en avant le rapport de la société et ses institutions à la Casbah d’Alger qui revêt, selon lui, «le symbole de l’épaisseur historique de l’Algérie et qui représente, à l’instar d’autres sites en Algérie, une partie de l’identité nationale», rapporte l’APS.
Le conférencier a insisté sur la nécessité d’une volonté politique et mise également sur le redéploiement des associations et l’implication de la société civile avant d’affirmer qu’«actuellement, il existe une volonté réelle pour remédier au délabrement de ce site et lui redonner toute sa dimension historique et culturelle».
A propos de la société civile, il précise qu’il s’agit d’impliquer les citoyens en les sensibilisant sur la valeur et l’importance de cette cité antique sur les plans civilisationnel et patrimonial, rappelant au passage que la destruction et les dégâts qui lui ont été causés sont en partie l’œuvre de citoyens inconscients, aux comportements irresponsables.
«La Casbah d’Alger, caractérisée par la ‘’solidarité’’ de ses maisons, construites dans un ensemble unique, a connu des périodes de rayonnement prodigieuses par le passé (...), aujourd’hui, elle est dans un état de détérioration déplorable», affirme-t-il avant d’ajouter que «son état actuel impose la mobilisation de tous».
Concernant la meilleure approche pour une gestion idéale, le conférencier a estimé qu’une éventuelle nouvelle dynamique de restauration de ce site passerait impérativement par la concertation entre les pouvoirs publics, d’une part, et les associations et représentants des citoyens, d’autre part, capitalisant ainsi toutes les énergies et mettant à exécution, concrètement sur le terrain, les décisions qui en ressortiraient.
Rappelant qu’après l’indépendance, l’intérêt d’investir dans le patrimoine n’était pas encore à l’ordre du jour devant la priorité de rebâtir l’Etat algérien et ses institutions, le conférencier a passé en revue les différentes tentatives de restauration du site menées durant les années 1970 et 1980, soulignant au passage leur inefficacité, jusqu’au plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur adopté par le gouvernement en février 2012, qui est toujours en attente d’être exécuté pour redonner l’espoir aux Algériens de voir leur cité millénaire renaître de ses cendres.
Le conférencier a ensuite conclu en posant la question de savoir ce que deviendrait Alger sans la Casbah, classée en 1992 par l’Unesco patrimoine mondial de l’humanité tient-il à rappeler.
Sihem Bounabi
Egalement, ce que deviendrait Constantine sans sa Médina... / Akar Qacentina
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Posté Le : 24/04/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: latribune-online.com ; texte: Sihem Bounabi du mardi 23 avril 2013
Source : latribune-online.com