Algérie

Alger - Ils portent secours aux manifestants: Secouristes bénévoles



Alger - Ils portent secours aux manifestants: Secouristes bénévoles


Ils sont étudiants, fonctionnaires, médecins, pharmaciens ou paramédicaux et participent aux marches de chaque vendredi en portant secours aux manifestants. Au milieu des secouristes bénévoles.

Salima Akkouche - Alger (Le Soir)

R’biha, Nabil, Massinissa, Djafar, Mohand Arezki, Saleh Eddine… ont aussi sillonné les ruelles d’Alger ce vendredi. Mais s’ils sont au milieu des manifestants, c’est pour une mission bien précise: porter secours à d’éventuels blessés. Nabil, 32 ans, travaille dans une entreprise publique.

Un paquet de sacs noirs à la main, il arpentait le boulevard Amirouche avec R’biha, 22 ans, étudiante en informatique. Tous les deux sont secouristes bénévoles. Nabil et R’biha sont aussi chargés de placer des sacs-poubelles dans différents coins avant le début des manifestations.

«Nous sommes un groupe de jeunes, nous portons secours aux manifestants, mais nous sommes aussi chargés du ramassage des déchets à la fin des manifestations», nous a expliqué Nabil.

A la place de la Grande-Poste, Mohand Arezki et son copain Saleh Eddine sont reconnaissables en tant que secouristes grâce à leurs gilets oranges.

A 24 ans, Mohand Arezki est étudiant en agronomie, son ami, âgé de 22 ans, est dans la même formation.

«Nous avons fait une formation en secourisme en mai 2018, et au début de ce mouvement populaire, il y a eu un appel sur les réseaux sociaux pour rejoindre les gilets oranges, et nous avons répondu à l’appel, après avoir rempli un formulaire mis en ligne», a expliqué Mohand Arezki qui est au milieu des manifestations chaque vendredi depuis le début de ce mouvement.

«On marche au milieu des manifestants et on intervient lorsqu’il y a une personne qui nécessite une aide ou des premiers secours, on la prend à l’intérieur d’un immeuble et en la prend en charge, et lorsqu’une personne a besoin d’une évacuation, on appelle une ambulance ou le Croissant-Rouge», a encore expliqué Mohand Arezki.

Un peu plus loin, au niveau de la rue Didouche-Mourad, un autre groupe de jeunes portant des gilets oranges entoure un adolescent qui a visiblement besoin d’aide. Après un moment, Massinissa Djafer, 42 ans, agent d’hygiène et sécurité dans une usine de pâté, équipé d’une trousse de premiers secours, nous a expliqué qu’entouré d’une bande orange, il sert pour acheminer les blessés et autres personnes souffrant de malaise et autres petits bobos.

«On se rencontre ici, on discute de ce que nous allons faire, après on se dispatche en groupe de trois ou quatre par secteur pour porter secours aux manifestants», a expliqué Massinissa qui dit qu’un important groupe de secouristes venus de Tizi-Ouzou n’a pas pu arriver encore à Alger.

Massinissa reconnaît qu’il est équipé en matériels nécessaires. Dans sa boîte rouge, on retrouve des compresses, ciseaux, sparadrap, bouteilles d’eau oxygénée, pommades, paracétamol,… Massinissa est même équipé en lecteur glycémique, un tensiomètre et un masque de réanimation de poche, un matériel que les secouristes achètent grâce aux bénévoles. D’ailleurs, ils ont lancé sur les réseaux sociaux un appel au don en matériels de premiers secours.

Massinissa nous a expliqué que les personnes prises en charge par les secouristes sont dans la majorité des personnes souffrant d’une glycémie en baisse, notamment des diabétiques.

«Pour les blessés qui nécessitent une prise en charge dans une structure de santé, on appelle une ambulance pour les évacuer», a souligné le secouriste qui dit que le groupe de bénévoles est composé également de médecins, de pharmaciens et de personnel paramédical.

Au même moment, une manifestante se rapproche du secouriste et demande un paracétamol. Elle lui explique que sa fille souffre d’un mal de tête. Massinissa demande à la jeune fille si elle a bien mangé avant de lui donner son médicament.

«Nous donnons aspégic, doliprane et paracétamol aux manifestants qui en ont besoin», nous dit-il.

Par ailleurs, aux urgences du CHU Mustapha-Pacha, le personnel est mobilisé, comme chaque vendredi, nous dit-on.

«Le personnel reste mobilisé et comme chaque vendredi depuis les manifestations, nous avons un effectif renforcé», nous a confié un médecin.


Photo: Samir Sid

S. A.


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