Kamel Benkoussa (photo), candidat à la candidature à l’élection présidentielle du 17 avril prochain, a décidé de se retirer du processus électoral.
Il a voulu le faire hier au cimetière d’El Alia en déposant une épitaphe au carré des martyrs, mais c’était sans compter sur la «bienveillance» des services de sécurité qui ont exigé de lui une autorisation de l’administration. Kamel Benkoussa s’est contenté, alors, de déposer cette inscription funéraire à l’entrée du cimetière.
«Visiblement l’Algérie n’appartient pas à tous», a-t-il lâché, dépité.
Dans une déclaration à la presse, le candidat à la candidature parle de la symbolique de sa démarche qui vise à prendre «à témoin» les martyrs dont le sang a été versé pour ce pays. Dans une déclaration où il s’adresse aux Algériens, Kamel Benkoussa indique qu’il se retire parce que «cette élection présidentielle est jouée d’avance et totalement fermée».
L’Algérie traverse, selon lui, une période d’instabilité majeure ; un moment charnière de son histoire.
«Jamais, dit-il, elle ne s’est retrouvée dans une telle impasse politique et économique, jamais elle n’a été aussi fragile depuis son indépendance en 1962.»
«L’heure est grave et je mesure l’urgence de la situation», tranche Kamel Benkoussa, annonçant avec beaucoup de regret son retrait.
Pourtant, soutient-il, cette élection présidentielle aurait pu apporter cet élan d’espoir tant attendu pour une réelle réconciliation entre l’Etat et le peuple. S’adressant aux tenants du pouvoir, le candidat leur dit que «cette élection présidentielle est symptomatique de l’impasse dans laquelle vous vous inscrivez. A force de gérer l’urgence, ils ont oublié l’essentiel, le peuple algérien qui, aujourd’hui, vous dit non au 4e mandat et vous demande de cesser d’insulter sa dignité».
Pour Kamel Benkoussa, il n’est pas normal, qu’en 2014, le peuple algérien ne puisse pas élire son Président.
Le candidat, qui voulait se recueillir sur les tombes «des martyrs qui doivent se dire aujourd’hui: tout ça pour ça !», indique que sa démarche de leur rendre hommage ici, à El Alia, a été faite pour marquer la fin d’un système et leur dire avec force que l’esprit de Novembre 1954 «est toujours vivant ici en Algérie. Yes we can».
Kamel Benkoussa ne compte pas rentrer chez lui, mais entend créer un parti politique pour «construire une Algérie nouvelle».
«Le combat, selon lui, ne fait que commencer.»
Said Rabia
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Posté Le : 01/03/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © photo: H. Lies ; texte: Said Rabia
Source : El Watan.com du samedi 1er mars 2014