Algérie

Alger, Hommage à l’artiste Mostepha Bendebbagh



A l’occasion du centenaire de la naissance de l’artiste Mostepha Bendebbagh (5 septembre 1906-22 janvier 2006), le Musée national des Beaux-arts abritera, aujourd’hui, une exposition de miniatures.

A cette occasion, le public appréciera 60 œuvres dont 18 de Mostepha Bendebbagh, une des figures emblématiques des arts appliqués en Algérie, notamment la miniature. Les autres œuvres appartiennent à ses amis et anciens élèves. Hier est animée au Musée national des beaux-arts par la directrice de cette institution, Mme Dalila Orfali, le miniaturiste Ali Kerbouche et, entre autres, le calligraphe Abdelhamid Skander, pour parler de cette exposition et de l’artiste, en présence de la famille de ce dernier. Dans son intervention, Mme Dalila Orfali relève que le Musée national des beaux-arts sert de « lien entre les artistes et le public. Et Mostepha Bendebbagh est une personnalité incontournable de l’histoire de l’art algérien ». Aujourd’hui, « il n’existe aucun ouvrage qui fait état de l’histoire de l’art algérien. Ainsi, il y a beaucoup de travail à faire en la matière. Nous ne possédons rien, à titre d’exemple, sur Temmam, Issiakhem ou Racim ». De par son œuvre, poursuit la même voix, Bendebbagh a « préservé, transmis et fait rayonner le patrimoine algérien. Aujourd’hui, un statut de l’artiste doit être promulgué pour protéger ce dernier et lui donner la place qu’il mérite dans la société ». D’autant que la culture demeure dans sa dimension « événementielle » et « factuelle ». Il est temps de voir en la culture un « travail de profondeur et de création de tous les jours ». A son tour, Ali Kerbouche, ancien élève de Bendebbagh, constate qu’en Algérie, un artiste qui meurt emporte toute une mémoire avec lui. Des œuvres d’artistes disparus « sont jetées dans des réserves ». Comme plusieurs artistes « étaient réduits durant les dernières années de leur existence à faire des travaux qui sont loin d’être à la hauteur de leur statut ». Il cite en ce sens Temmam et Issiakhem. Bendebbagh « a souffert de la marginalisation et des dénigrements, mais cela ne l’a pas empêché de travailler jusqu’à son dernier souffle ». Abdelhamid Skander a évoqué, dans sa brève intervention, les qualités humaines et pédagogiques de celui qui fut le doyen des artistes algériens. Et dont chaque élément intégré dans ses arabesques ne se limite pas à sa dimension esthétique, mais traduit un symbole puisé dans l’imaginaire populaire algérien et la vie quotidienne. Exemples, le miroir, porte-bonheur et qui attire le bien au visage qu’il reflète et éloigne de lui le mal. Ou l’oiseau, le messager de Dieu, porteur de bonnes nouvelles, entre autres, en annonçant que le blé poussera, les eaux reprendront leur cours et le bonheur sera à la portée de tous.




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