Dans une vidéo postée mercredi soir sur le site du club usmiste, Abdelhak Benchikha a donné les raisons de son retrait de la barre technique de l'équipe. Benchikha, que la direction du club a tenté de persuader de reprendre du service, a fait état durant son intervention d’une dizaine de minutes des raisons multiples qui l’ont poussé à rendre le tablier. Aussi, il avouera que l’intersaison perturbée par les changements de date de la Supercoupe d'Afrique contre le Ahly du Caire a été pour quelque chose dans sa décision.
«J'ai démissionné par conviction sportive et professionnelle», dira l’ancien sélectionneur national.
«Nous avons entamé la préparation très tôt, soit après une très courte période de repos, et ce, pour être prêt pour le match de la Supercoupe d'Afrique contre le Ahly programmé initialement le 22 août avant d’être décalé au 1er septembre puis au 15 septembre. On était alors en pleine préparation et à chaque fois qu'on nous donnait une date, on changeait notre planning. Par exemple, pour être prêt le 15 septembre, j'ai commencé l'affûtage pour que l'équipe soit compétitive le 15 septembre pas le 16 ou le 17. Après le Ahly, on a engagé directement le tour préliminaire de la Coupe de la CAF par un derby face à une grosse équipe du FUS de Rabat qui a remporté le trophée africain avant nous. On s'est qualifiés difficilement mais on s'est quand même qualifiés.»
Les deux défaites en championnat, ensuite, ont enfoncé, selon Benchikha, le clou. A ce sujet, l’ex-entraîneur des Rouge et Noir explique que son équipe a perdu face au PAC et à la JSK, en partie à cause de fautes d'arbitrage.
«Pour nos défaites en championnat contre le PAC et la JSK on était mauvais. Mais il y avait deux fautes d'arbitrage qui nous ont coûtés cher. Je ne suis pas en train de chercher des excuses», a-t-il estimé.
Pour la troisième raison de son départ, Benchikha évoque le mauvais sort et les critiques.
«J'ai senti que ça ne marchait pas pour moi. Il y a des critiques et c'est logique parce que dans un grand club, on ne perd pas deux matchs de suite. J'ai senti que mon message passait difficilement au sein du groupe. Pas comme lors de la saison dernière, en tout cas. J'ai senti que les hommes du milieu Merili, Chita et Benzaza n'étaient plus ce qu'ils étaient la saison dernière. Ce sont les joueurs-clés dans une stratégie et sincèrement, ils n'étaient pas dans leur jour. J'avais l'impression qu'on patinait. Le club a grandi mais l'équipe ne dégageait pas cette superbe qui impose le respect aux adversaires», assure Benchikha qui reconnaît que sa relation avec la majorité des supporters est «bonne».
«Pour les supporters, je reçois beaucoup d'encouragements. On ne peut pas plaire à tout le monde, c’est vrai. Il y a une minorité et c'est son droit de critiquer car elle aussi aime l'USMA. J'aime la critique positive. J'aime apprendre des gens ce qui ne marche pas. À mon âge, je m'interroge pourquoi on a perdu et qu'est-ce que j'ai fait pour éviter la défaite. Il y a des critiques qui blessent comme ceux qui veulent voir l'équipe, qui a grandi, soit entraînée par un grand entraîneur comme si je n'ai pas cette envergure. J'ai 60 ans dont 50 passés sur les terrains de football. Ça m'a fait mal et à mes enfants qui m'ont envoyé des messages et qui pleuraient devant cette ingratitude. Je leur ai expliqué que c'était le football mais...»
Benchikha dit avoir évité une fin malheureuse avec le club de ses premières amours.
«Je me suis dit qu'il fallait sortir par la grande porte et éviter de l'être grâce à des coups de pied. J'ai voulu laisser cette bonne image du bon entraîneur algérien, le bon citoyen algérien et le bon Usmiste», confie-t-il.
Et les dirigeants dans toute cette histoire?
Benchikha pense que la relation était toute professionnelle et dans laquelle chacun faisait ce qu'il lui était demandé
«Quant aux responsables du club, je n'ai aucun problème. Ils ne se sont pas immiscés dans mon travail et je ne permets d'ailleurs à personne de le faire. On était comme une famille», précise Benchikha qui n’a pas manqué de parler sur le mercato.
A ce sujet, il a donné quelques motifs qui ont fait que le recrutement ne soit pas suffisamment de qualité pour renforcer l'équipe qui en grand besoin.
«Lors du mercato on a essayé de ramener Ferhat, Derfalou et Naidji qui ne sont finalement pas venus. Pour ceux qu'on a recrutés, on ne les a pas trouvés dans la rue. Ils ont une valeur technique et vous allez voir avec le temps ce qu'ils sont capables de réaliser. Pour les deux Maliens, je les ai ramenés par conviction. Je ne suis pas un maquignon. Je ne mange pas de ce pain. Ce sont deux internationaux, il faut leur donner le temps pour s'adapter. C'est la première fois qu'ils quittent leur pays pour aller vivre dans un autre qui a d'autres traditions.»
Pour conclure, l'ex-entraîneur des Rouge et Noir rappelle qu'il part par conviction.
«Je quitte le club par conviction. Quand je suis venu je me suis engagé à ne rien demander si la direction me limoge. Et c’est avec le même principe que je quitte l'équipe, sans rien demander.»
Photo ajoutée par Akar Qacentina: L'entraîneur Abdelhak Benchikha
Mohamed Bouchama
Posté Le : 15/10/2023
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Mohamed Bouchama
Source : lesoirdalgerie.com du samedi 14 Octobre 2023