Algérie

Alger /Etusa Encore une tentative d'immolation



Alerte - La maison des travailleurs a failli connaître l'irréparable. Quelques années auparavant, pour les mêmes raisons un travailleur de l'Etusa s'est donné la mort par pendaison.
Hier à midi, Abdelkrim Benaroussi, 51 ans, travailleur de l'Etusa en grève de la faim depuis plus d'une semaine sur l'esplanade de la Centrale Ugta avec douze autres personnes, a tenté de s'immoler par le feu. Selon les témoignages de plusieurs personnes présentes sur les lieux, «ce travailleur après s'être aspergé d'essence, a failli mettre fin à ses jours, n'était l'intervention de plusieurs travailleurs de l'hôtel El-Aurassi également en grève observant un sit-in sur l'esplanade Abdelhak-Benhamouda et quelques syndicalistes présents sur les lieux. L'intervention des services de sécurité a aussi contribué à sauver ce citoyen d'une mort certaine».
Conduit à l'hôpital Mustapha par les services de la Protection civile, nous apprenons auprès d'une source hospitalière que ce travailleur est hors danger. Toutefois, ce travailleur qui suit des soins en psychiatrie, a été orienté par le Docteur Rabah Machane, résident en psychiatrie au CHU Mustapha pour des examens approfondis (selon une lettre d'orientation dont nous détenons une copie). Malheureusement, l'entêtement de ce dernier à ne pas aller vers un service spécialisé, risque d'avoir de fâcheuses conséquences sur sa santé, selon un médecin à qui nous avons posé la question sur ce cas précis. Ce père de 5 enfants semble avoir prémédité son acte, puisque nous dit-il : «Cela fait plus de 7 ans que je réclame mes droits. En vain. J'ai même été spolié de mes droits relatifs aux allocations-chômage que l'employeur a récupérées auprès de la Cnac.» Ce dernier menace de revenir à tout moment à la charge. «Je ne regrette nullement mon acte, attendez-vous à ce que je revienne à la charge dans les prochains jours, si ce n'est dans les prochaines heures», dit-il.
Quelques heures auparavant, un autre travailleur gréviste de la faim, Mohamed Kherroubi, dont la santé s'est dégradée, a été conduit à l'hôpital Mustapha. En fin d'après-midi, un autre travailleur gréviste a été, à son tour, conduit par les services de la Protection civile à l'hôpital Mustapha dans un état déplorable.
Pour rappel, un compagnon d'infortune de ces travailleurs grévistes, feu Boualem Kara, s'est donné la mort par pendaison en 1999. Un autre travailleur actuellement à la retraite, quotidiennement présent avec les grévistes de la faim, a failli, lui aussi, trouver la mort après quatre tentatives de suicide. C'est véritablement une situation regrettable que traversent les travailleurs du transporteur historique de la capitale.
Pour éviter une fois de plus l'irréparable, il est temps de prendre en charge et résoudre définitivement ce problème qui perdure depuis plus d'une quinzaine d'années.
Par ailleurs, le directeur général de l'Etusa, Yacine Krim que nous avons contacté dernièrement, se trouve dans l'incapacité de résoudre ce problème, vu, dit-il, «que j'ai hérité d'un contentieux qui ne peut trouver sa résolution que dans le cadre de la loi. En ce qui me concerne, à mon arrivé au niveau de cette entreprise, le problème de ces travailleurs avait déjà été traité par mes prédécesseurs ». Entre l'entêtement des uns et la rigidité des autres, le problème reste entier.


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