Algérie

Alger et Tripoli ouvrent une nouvelle page


Après plus d'une année, force est de constater que notre pays est dans la posture de celui qui peut apporter une contribution pour stabiliser ses voisins. Il sera d'ailleurs partie prenante lors d'une conférence prévue la semaine prochaine à Tripoli. Le contrôle des frontières, afin de faire face aux défis sécuritaires du présent et de l'avenir comme le trafic d'armes ou l'immigration illégale, sera au menu des travaux de celle-ci. La visite d'une journée, hier, de Mourad Medelci en Libye traduit amplement cette disponibilité de l'Algérie à tendre la main à ses voisins dans les moments difficiles. Lors de sa récente visite à Alger, le Président tunisien Moncef Merzouki avait loué ce soutien. Les relations algéro-tunsiennes « n'ont jamais été aussi bonnes qu'aujourd'hui », avait-il indiqué. Un processus de renforcement des liens bilatéraux est engagé tant avec le Maroc qu'avec la Libye. L'affaire des membres de la famille Kadhafi, réfugiés en Algérie pour des raisons strictement humanitaires, n'a pu altérer la profondeur des relations entre deux pays frères et voisins. Les canaux de communication n'ont jamais été coupés. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et M. Abdeljalil s'étaient rencontrés en marge du sommet de Doha. Le Premier ministre a également fait référence, dimanche, à son entrevue avec son homologue libyen Abdelrahim Al-Kib en marge des travaux du 18e sommet de l'UA, en janvier dernier à Addis-Abeba.Solidarité et coopération Les propos tenus, hier, par M. Medelci, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue Achour Ben Khayal traduisent cette nouvelle atmosphère. Il a réaffirmé « le soutien de l'Algérie à la Libye dans tous les domaines d'importance majeure ». « La prochaine étape verra l'ouverture de nouveaux dossiers et horizons entre les deux pays », a-t-il ajouté. M. Medelci, qui a été reçu, hier, par le président du CNT, Mustapha Abdeljalil, a déclaré qu'il était venu en Libye « pour transmettre un message de solidarité et de coopération mais aussi pour examiner de nombreux dossiers d'importance majeure » telles les questions sécuritaires « même si nous pensons les avoir dépassées aujourd'hui », a-t-il dit. A la question de savoir si le sort de la famille de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi avait été évoqué, M. Medelci a répondu : « Nous avons évoqué cette question avec clarté, sincérité et transparence ». L'Algérie « les a reçus pour des raisons humanitaires mais il n'est pas possible que la famille Kadhafi touche un cheveu du peuple libyen », a-t-il ajouté. De son côté, M. Ben Khayal a salué les relations « étroites » et de longue date qui lient l'Algérie et la Libye, précisant que la visite de M. Medelci à Tripoli s'inscrivait dans le cadre de « l'ouverture d'une nouvelle page ». Elle vient confirmer le soutien de l'Algérie à la Libye. Le chef de la diplomatie algérienne a ensuite souligné qu'« il faut normaliser les relations » pour participer « efficacement » à la nouvelle ère que connaît la Libye et la région. La Libye qui, selon M. Medelci, « dispose d'énormes potentialités qui doivent être exploitées », devrait vite retrouver sa place. Elle ne peut rester en dehors de la nouvelle ère qui s'ouvre aussi pour l'UMA. Elle a, depuis sa naissance, partagé ses ambitions.