Algérie

Alger et Paris


Alger et Paris
A la peine durant plusieurs années, l'entraide judiciaire entre l'Algérie et la France à propos de l'enquête sur l'assassinat des sept moines de Tibhirine redémarre avec dynamisme. N'ayant pas atteint auparavant ce degré de coopération, l'entraide judiciaire algéro-française se rapporte également à l'enquête sur l'enlèvement et la décapitation de l'alpiniste Hervé Gourdel. La coopération judiciaire entre l'Algérie et la France n'avait pas connu un essor aussi important, comme aujourd'hui. On s'en rappelle le refus de la justice française de répondre favorablement à la demande algérienne d'extradition de Nadia Amirouchen, accusée dans l'affaire Khalifa Bank.La justice algérienne et son homologue française ont même été «concurrentes» pour ce qui est du dossier de Rafik Abdelmoumen Khalifa puisque les deux parties avaient demandé son extradition d'Angleterre. L'affaire des sept moines de Tibhirine, dont l'assassinat a été, rappelle-t-on, revendiqué par les terroristes du GIA, en 1994, et l'affaire de l'enlèvement et l'assassinat d'Hervé Gourdel, revendiqué par une nouvelle organisation terroriste appelée Djound Al Khilafa relancent la coopération judiciaire entre les deux pays qui s'échangent des propos éloquents quant à cette entraide.Dans un communiqué rendu public avant-hier, le Quai d'Orsay (ministère français des Affaires étrangères) n'a pas partagé les critiques exprimées par les juges français concernant la coopération des deux pays dans le dossier des sept moines de Tibhirine, estimant que la visite de la délégation française chargée de l'exhumation des têtes des sept moines assassinés à Tibhirine «s'est passée dans des conditions satisfaisantes».«Le déplacement de la délégation judiciaire française en Algérie s'est passé dans des conditions satisfaisantes et il y a lieu de remercier les autorités de l'accueil qu'elles lui ont réservé et des moyens mis à sa disposition», a déclaré le porte-parole adjoint du ministère français lors d'un point de presse, rappelle-t-on. «Je suis certain que nos autorités judiciaires respectives sauront maintenir ensemble les conditions d'une collaboration fructueuse», a-t-il ajouté.Les accusations des juges françaisLes juges français ont, rappelle-t-on, accusé Alger de vouloir entraver leur enquête, en les empêchant de repartir avec les prélèvements effectués sur les crânes des moines. Un juge algérien a été autorisé, dans le cadre de la commission rogatoire installée par les deux pays autour de ce dossier, à assister à des auditions en France faites par la justice française, dans le dossier de ces moines.Un mois après l'enlèvement suivi de la décapitation du Français Hervé Gourdel, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour «enlèvement et séquestration en bande organisée suivis de la mort, en relation avec une entreprise terroriste», et «assassinat en bande organisée en lien avec une entreprise terroriste», rapporte la radio RTL sur son site internet, note-t-on, d'autre part.Comme dans l'affaire des moines de Tibhirine, les magistrats français devraient demander à se rendre en Algérie dans le cadre de leurs investigations.Une demande qui pourrait déboucher sur de nouvelles tensions entre les deux pays selon les uns et pourrait conforter la coopération judiciaire entre l'Algérie et la France, selon d'autres qui s'attendent à ce que la justice algérienne accepte de coopérer avec la justice française dans ce dossier également, dans le cadre des conventions bilatérales en la matière signées entre les deux pays.La justice algérienne a pour sa part ouvert une enquête, lancé des poursuites et des mandats d'arrêt contre plusieurs personnes soupçonnées de faire partie du groupe Djound Al Khilafa, organisation terroriste qui se présente comme étant «dissidente» d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et qui tente de faire croire, pour la manipulation médiatique, qu'elle représente Daech, autre organisation terroriste sévissant en Syrie et en Irak.


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