Algérie

Alger et les séismes depuis 1365


Alger et les séismes depuis 1365
Bilan d'une alerte. Le séisme qui a frappé Alger, hier, a causé plus de peur que de mal. Faut-il s'en réjouir et passer à autre chose' Non, si nous voulons mettre à profit l'alerte! Tous les pays avancés font périodiquement des simulations de catastrophes naturelles. La secousse venue du large de Bologhine aura servi à tester nos capacités à faire face à cette calamité naturelle. Calamité qui fait partie de notre paysage depuis des siècles. A un an près, il y a trois siècles, en 1715 (le Craag est remonté dans ses recherches jusqu'en 1365), Alger fut détruite par un tremblement de terre. On peut se rassurer et dire que les constructions de l'époque étaient plus fragiles. On peut également se rassurer et dire que l'activité sismique dans notre pays n'a rien à voir avec celle du Japon. Quoi qu'il en soit, le constat est là. Nous sommes dans une zone sismique assez active. Pas seulement la capitale d'ailleurs. A part le Sud (eh oui!), toutes les régions du pays du Nord-Est au Nord-Ouest sont concernées. Quelques exemples: El Kala en 1887. Chlef en 1954 et 1980. Béjaïa en 1960. M'sila en 1960 et 1965. Constantine en 1985. Chenoua en 1891 et 1989. Beni Ouartilane en 2000 etc. Sans oublier Boumerdès en 2003. Ce qui veut dire que nous devons apprendre à vivre avec cette calamité naturelle. Non pas attendre stoïquement la prochaine. Mais à transformer des gestes de survie en autant de réflexes. Comme les secousses ne sont pas encore prévisibles, tous les efforts de prévention- en considérant que ceux liés aux normes de constructions parasismiques sont déjà respectés- doivent être axés sur les premières secondes du mouvement tectonique. Le dispositif mis en place après 2003 semble avoir assez bien fonctionné hier. Celui de la Protection civile avec en première ligne son directeur général, le colonel Lahbiri. Celui du ministère de l'Intérieur et sa cellule de crise aussitôt opérationnelle avec la supervision sur le terrain par le ministre, Tayeb Belaïz, lui-même accompagné du wali, Abdelkader Zoukh. On a même appris que des protections mises en place par la Sonelgaz pour couper l'électricité ont bien fonctionné dans certains quartiers. Ce qui exige d'étendre un peu plus ces équipements sans oublier que le gaz, dans ces cas-là, représente aussi un danger grave. Comme il n'y a eu que quelques blessés, la réactivité des structures de santé, notamment les urgences, n'a pas pu être testée convenablement.Par contre, la communication (ce mal national) a quelque peu failli. Ennahar TV a été le premier des médias a avoir donné l'information (qu'il a puisé d'une agence américaine) une dizaine de minutes après la secousse. Nous avons souligné plus haut l'importance des premières secondes. Sur ce point, il y a des efforts à fournir. Tout comme il faudra agir plus sérieusement pour sensibiliser les citoyens et leur inculquer les gestes et les comportements de circonstances. Comme on le fait pour le sida, la drogue ou le tabac. Il n'est pas honteux non plus de solliciter l'expérience des Japonais sur les mesures de prévention, de protection et de secours. C'est un pays qui s'en sort plutôt bien avec des séismes rarement en dessous de 8 d'intensité. La seule fois où la situation lui a échappé, c'était à Fukushima. Trois catastrophes en une. Séisme plus tsunami plus centrale nucléaire. La secousse que nous avons vécue hier, une fois le choc passé, se révèle bénéfique. Dans le sens où elle nous permet de vérifier ce qui a été fait depuis 2003, après la catastrophe de Boumerdès. De corriger les failles.De recenser les maillons manquants. D'améliorer le déclenchement des dispositifs d'alerte et de secours. C'est une véritable répétition à l'improviste et en grand format qui nous a été imposée par le choc des plaques au large de Bologhine. Le bilan du dispositif est mitigé. Nous pouvons, nous devons mieux faire!


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