Algérie

Alger-Doha: le nouvel élan



Le président de la République est arrivé, hier, dans l'après- midi à Doha. Invité par l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, Abdelmadjid Tebboune effectue dans ce pays une visite d'Etat. D'entrée de jeu, des informations relayées par des médias arabes et non encore confirmées par la présidence de la République, donne à cette visite une dimension triplement stratégique. En effet, outre la confirmation du partenariat algéro-qatari et la participation du Président Tebboune au Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz, un mini-Sommet au Koweït auquel le chef de l'Etat est invité circule dans les médias arabes, dont ceux de l'Egypte qui apportent la confirmation de la présence de Abdelfattah Sissi. À quelques mois de la tenue du Sommet arabe d'Alger, les rois et présidents arabes engagent des consultations très sérieuses. Un signe du caractère inédit et historique du Sommet.Il reste que les relations bilatérales algéro-qataries pèseront de tout leur poids dans cette visite. C'est une étape très importante de ce déplacement qui répond à celui effectué par l'émir du Qatar, en février 2020. Il faut dire qu'au- delà du protocole, les relations entre Alger et Doha ont, de tout temps été excellentes à tout point de vue. Même si la vision des deux pays ne convergent pas sur tous les dossiers régionaux et internationaux, Alger et Doha n'ont pas mis leurs divergences sur la place publique.
Un mini-Sommet au Koweït
Les deux pays qui entretiennent des rapports empreints de respect mutuel n'ont jamais franchi les limites de la cordialité. Même lorsque l'Algérie avait fermé le bureau d'Al Djazeera à Alger, en raison de reportages malveillants, Doha n'a pas crié au loup, ni exhiber le sacro-saint droit d'informer ou autre liberté d'expression. Il faut dire que ni Alger ni Doha n'ont vu l'utilité d'ouvrir les hostilités. Les canaux diplomatiques n'ont jamais été obstrués et cela se traduit pas cet échange de visite au plus haut niveau des responsabilités, avec en prime, des perspectives prometteuses en matière de partenariat.
En effet en plus d'Ooredoo et Qatar Steel qui réalisent tous deux une véritable success- story en Algérie, l'éventail de la coopération entre les deux pays.
La première réunion du Conseil d'affaires mixte algéro-qatari s'est tenue avril dernier par visioconférence. L'industrie, le commerce, les industries alimentaires, les industries manufacturières, le tourisme, les
services, les énergies renouvelables ont été mis sur la table par les opérateurs qataris. Lorsqu'on connaît leur efficacité dans la gestion des affaires, on ne peut qu'entrevoir un partenariat fructueux. Le président de la République qui a inscrit l'année 2022 sous le sceau de l'économie a choisi pour sa troisième visite d'Etat, après celles de l'Arabie saoudite et la Tunisie, une destination tout à fait indiquée. Le Qatar est une véritable machine à réaliser des profits. Ces hommes d'affaires sont très connectés à la mondialisation et le mégaprojet de Bellara atteste d'une grande capacité à conduire bien de gigantesques chantiers. La Coupe arabe de la FIFA et la Coupe du monde de football illustrent la parfaite connexion des Qataris et leur savoir-faire, dont l'Algérie peut tirer profit. Les prochains Jeux méditerranéens d'Oran sont un rendez-vous majeur pour l'image du pays. Et en cela Doha est maître en la matière. Les aspects économiques bien qu'importants ne résument pas une visite d'Etat. Les questions stratégiques, dont l'organisation par l'Algérie du prochain Sommet arabe figurent certainement dans l'agenda du Président Tebboune. À ce propos, des sites d'informations du Qatar évoquent une très probable visite au Koweït en compagnie du président égyptien, Abdelfattah Sissi. Les mêmes sources parlent d'un mini-Sommet dans ce pays du Golfe pour régler certains détails et s'assurer la réussite de la réunion d'Alger. C'est dire que les grandes manoeuvres diplomatiques ont bel et bien commencé et Abdelmadjid Tebboune est au centre d'une démarche historique, sans précédent dans les annales de la Ligue des Etats arabes.
Dans la cour des grands
Cette visite non encore officiellement annoncée par Alger, mais confirmée par la presse égyptienne, devrait avoir lieu, mardi prochain, à l'issue du Sommet des pays exportateurs de gaz, prévu à Doha. Le président de la République, dont c'est la seconde réunion multilatérale après celle de Berlin autour de la question libyenne, aura à exprimer le point de vue de l'Algérie qui défend le principe d'une organisation sur le modèle de l'Opep, avec la fin de l'indexation des prix du gaz sur ceux de l'or noir. La crise ukrainienne aidant, a mis un surplus de tension sur un marché gazier mondial, mettant l'Algérie, l'un des principaux producteurs mondiaux dans une posture d'acteur de premier plan. Les Européens comptent désormais énormément sur l'Algérie pour ses approvisionnements en gaz naturel. C'est dire que ce sommet, au- delà des aspects économiques, est un grand rendez-vous de stratégie internationale.
Le chef de l'Etat a ainsi trois objectifs à atteindre, d'une extrême importance: le partenariat avec l'un des plus grands Etats-investisseurs de la planète, un positionnement sur l'échiquier arabe et dans la sphère des nations productrices de gaz.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)