Après plusieurs mois d’interruption, les visites guidées de La Casbah d’Alger, centre historique habité classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1992, reprennent peu à peu depuis quelques mois insufflant une animation qui revient progressivement dans les ruelles de la cité, malgré l’absence de visiteurs étrangers.
Les guides qui proposent différentes visites thématiques de La Casbah avaient suspendu leurs activités depuis l’adoption des premières mesures de prévention contre la propagation du coronavirus.
Depuis l’assouplissement des mesures de confinement, certains guides, associations et lieux de visites ont repris progressivement leurs activités avec de petits groupes pour redynamiser la médina et relancer le travail des quelques artisans, restaurants traditionnels et musées.
Proposant des circuits incluant les lieux historiques de la Bataille d’Alger, les musées Dar Mustapha Pacha et Dar Khedaoudj, différents lieux cultes, comme le mausolée de Sidi Abderrahmane Ethâalibi et les principales mosquées de la médina, la tournée des artisans ou encore des pauses-déjeuner chez l’habitant ou dans l’un des deux restaurants traditionnelles de la Haute Casbah, quelques guides ont repris du service depuis le mois de janvier dernier.
Les deux restaurants traditionnels de la Haute Casbah, Le Repère qui offre une vue imprenable sur le port et la baie d’Alger et La Nostalgie qui dispose ses tables dans les escaliers d’une venelle où activent un plasticien et une céramiste, ont renoué récemment avec leur clientèle et les petits groupes de visiteurs.
Khaled Mahiout, l’ébéniste d’art le plus connu sur la place d’Alger, a lui aussi rouvert son atelier, sa maison et sa terrasse aux visiteurs depuis près de deux mois et y accueille une dizaine de visiteurs par jour.
Quelques guides rencontrés dans la rue Sidi Driss Hamidouche, ex-rue de La Casbah, point de départ de la plupart des visites, ont confié avoir repris progressivement un rythme acceptable depuis les dernière vacances scolaires.
Les visiteurs étrangers étant très rares, restaurateurs, artisans et guides expliquent avoir reçu un plus grand nombre de groupes venus en voyage organisé à Alger depuis différentes villes du pays. Ils soulignent avec satisfaction un regain d’intérêt des voyagistes algériens pour le tourisme local, une tendance qui s’est imposée face à la pandémie de la Covid-19.
Ils ont également noté l’arrivée de nouveaux opérateurs et voyagistes qui proposent eux-mêmes leurs circuits en organisant aussi des expositions d’artisanat.
Sur les réseaux sociaux, ils sont également de plus en plus nombreux à proposer des visites guidées de la médina chaque samedi.
Du côté des visiteurs, ils sont nombreux à confier être «un peu perdus» pour choisir un guide ou une agence devant «l’absence d’un bureau du tourisme» qui propose «des guides agréés, des conseils ou qui commercialise des excursion». Ils relèvent également le grand nombre d’échoppes fermées et le manque d’infrastructures d’accueil et de loisir, en plus d’évoquer à chaque occasion «l’état de délabrement regrettable de cette vieille médina éventrée de toute part alors qu’aucune mesure concrète n’est visible dans ses rues».
A. I.
Posté Le : 26/02/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : A. I.
Source : elwatan.com du mercredi 24 février 2021