Algérie

Alger - Capitale sans bidonville: Un schéma difficile à mettre en œuvre





En dépit des multiples opérations de relogement, les bidonvilles ont la peau dure.

Eu égard à la cadence avec laquelle de nouveaux sites de baraquements voient le jour, la stratégie devant permettre l’éradication définitive des bidonvilles dans la capitale semble sérieusement compromise.

Le ministre de l’Habitat avait, dans une récente déclaration, fait état de l’existence de 75.000 baraques dans la capitale.

Cette donne ne prend évidemment pas en compte les nouvelles baraques qui viennent se greffer aux sites des bidonvilles déjà existants, ainsi que la création de nouveaux bidonvilles, tantôt sur les sites éradiqués, tantôt sur de nouvelles parcelles.

A Eramli, dans la commune de Gué de Constantine, les services de l’APC ont recensé près de 4.200 baraques, faisant de ce site le plus grand baraquement de la capitale.

Cependant, ce chiffre est en continuelle évolution, car de nombreuses nouvelles mansardes se construisent sur les abords du campement. En l’absence d’une instance chargée de surveiller ces extensions opérées dans le périmètre du bidonville, les statistiques seront toujours erronées.

A Dergana, une localité distante d’une vingtaine de kilomètres d’Alger, pas moins de quatre sites ont été éradiqués et leurs occupants recasés. A la place de ces favelas, d’autres sont en train de voir le jour de manière graduelle et discrète.

Avant d’arriver à la trémie de Heuraoua, un terrain vague situé aux abords de la RN24 est actuellement pris d’assaut par des familles, qui y ont érigé quelques baraques.

En somme, un nouveau bidonville est en train de se créer à cet endroit, loin des yeux de l’administration. Ces mansardes faites de tôles et de parpaings ont été érigées sans aucune autorisation, qui plus est, sur une terre agricole.

Coco Plage, dans la commune de Bordj El Bahri, un bidonville qui a été érigé illicitement sur le sable de la plage, accueille des centaines de migrants clandestins originaires d’Afrique. Ils en ont fait un lieu de vente de stupéfiants.

De nouvelles baraques s’ajoutent continuellement à celles existantes, si bien qu’entre la mer et la ligne des dernières mansardes, il ne reste qu’une infime distance.

Au niveau de ce site, des baraques sont vendues à coups de millions.

Pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir une masure, il leur suffit d’un camion de parpaings et de quelques sacs de ciment pour construire leur propre logis de fortune.

C’est ainsi qu’au fil des ans, cette plage est devenue le lieu de convergence des laissés-pour-compte et des victimes de la crise de logement.

Le passage par un bidonville est une condition sine qua non pour bénéficier d’un logement. Les familles qui occupent des appartements décents, mais qui vivent dans l’exiguïté, ne peuvent aspérer un jour à un logement social.

Saci Kheireddine


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