Algérie

Alger, Café El Bahdja (Bab El Oued), Qaâdate dans une ambiance bon enfant



Le programme d’animation mis en place par l’organisateur, en l’occurrence la Fondation En Noudjoum, vise à perpétuer cet héritage ancestral chaâbi de tous les coins du pays. « Notre objectif est de renouer avec une tradition, celle d’inviter des artistes à se produire dans les cafés », dira Mehdi Fadli, président de la Fondation En Noudjoum, qui tient à souligner que ces soirées « offrent aussi l’opportunité aux interprètes frais émoulus d’émerger et de faire connaître leur talent ».

Ainsi, tour à tour, les artistes agrémentent, à partir de 22h , les soirées d’un auditoire qui afflue des différents quartiers de la capitale vers le café El Bahdja et l’esplanade du Millénaire pour se délecter des qcide que proposent une pléiade d’artistes, comme Kamel Fardjallah, Abderrahmane Kobbi, Abdelkader Chaou, Mehdi Tamache et autres El Hadi El Anka, Abdelkader Chercham, Nacer Mokdad, Hamid Laïdaoui, Brahim Bayou, Djamel Chaïb, Djamel Ziani. Une occasion aussi pour les gens de « oulidet el assima » de se retremper dans une ambiance bon enfant aux côtés de ceux venus d’outre-mer, se ressourcer auprès des siens, humer les effluves du terroir et égrener quelque douce souvenance autour d’un thé. Un cadre enchanteur qui rappelle les moments fleurant bon dans les cafés maures du bon vieux temps comme qahouet Laâriche, qahouet Saci, nous lance ammi Hamid qui se prête aux flashes du photographe attitré de ces qaâdate, Mohamed Zerouali. Ce dernier, l’appareil en bandoulière, immortalise les instants fugitifs des retrouvailles. D’autres lieux de convivialité sont évoqués non sans un brin de nostalgie, à l’image de qahouet Malakoff ou le café des Sports, dont il ne subsiste que des vestiges. Pour ce mois de Ramadhan, il est prévu aussi d’ouvrir, selon Aziouez Touati, membre de la Fondation, deux autres espaces pour accueillir les artistes : le Cercle de l’Usma sis à l’avenue Commandant Mira et la placette de Soustara qui organise parfois des soirées chaâbi. En termes clairs, inscrire « cette action culturelle dans la revivification de la tradition des cafés maures d’autrefois », explique-t-il. Pourquoi pas, d’autant que le plan d’action de l’association En Noudjoum se veut ambitieux. Il se résume, selon le président de l’association, dans la préservation de cet héritage musical séculaire et la mise en place d’un programme de rencontres littéraires gravitant autour de célèbres poètes populaires du terroir. L’association ne compte pas s’arrêter là. Elle se donne les moyens d’élargir son action, et ce, à travers des échanges culturels avec les villes du pays, réputées pour leur riche patrimoine immatériel. « Notre souci est de faire découvrir à la jeune génération des genres musicaux des différentes régions ». Pour ce faire, les membres de l’association sont animés par le désir de lancer dans le futur des caravanes culturelles. Autrement dit, une manière de sauvegarder et perpétuer le legs de nos aïeux.




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