Les habitants de ce bidonville affirment que leur quartier est invivable et qu’il devrait être éradiqué dans les plus brefs délais.
Il y a quelques jours, un enfant a été retrouvé mort dans un regard d’égout au bidonville Remli, dans la commune de Gué de Constantine (Alger).
Cet accident de trop confirme, aux yeux des résidants, la vulnérabilité des enfants de cette cité anarchique de plus de 5.000 baraques et qui s’étend sur plus de 3 km2.
«Nos enfants sont exposés à tous les dangers: les chiens errants, les maladies, les maux sociaux mais surtout la déperdition scolaire», s’indigne un père de famille rencontré sur place.
«Mon enfant est en deuxième année, il veut déjà quitter les bancs de l’école», raconte-t-il.
Notre interlocuteur s’est plaint du cadre de vie où évoluent les chérubins, mais surtout il pointe un doigt accusateur vers les responsables de l’éducation.
«Il y a de la discrimination dans la scolarisation des élèves. Un établissement scolaire a été réservé pour les enfants des quartiers urbains et un autre spécialement pour les enfants issus des bidonvilles. La qualité de l’enseignement diffère d’un établissement à un autre», estime-t-il.
«Les enfants issus des cités anarchiques sont mal vus par les enseignants», dénonce un autre père de famille.
Pis encore, dans cette cité, «nos enfants sont désorientés et désespérés dès leur jeune âge. Pour preuve, ils sont nombreux à quitter l’école», ajoute-t-il.
En fait, la cité Remli est l’un des plus importants bidonvilles de la capitale. Il est aussi le plus infect.
Dans son accès principal à Semmar, on est accueilli par des montagnes d’ordures puantes. Les services de collecte ne se sont jamais aventurés dans ces lieux. Les rares fois où les détritus ont été ramassés, c’était dans le cadre de volontariats organisés par les résidants.
«Les autorités locales n’ont jamais pris la peine de nous aménager un espace pour circuler. En conséquence, les chutes sont permanentes, notamment en hiver», apprend-on auprès des habitants.
Pour leur alimentation en eau, les habitants avouent avoir effectué des raccordements illégaux. Pour l’électricité, ils disent disposer de compteurs.
«Pour notre raccordement à l’électricité, nous avons payé 80% des frais de travaux et d’installation, alors que la commune n’a contribué qu’avec 20%».
Nos interlocuteurs ajoutent ne faire confiance à aucun responsable.
«Les maires précédents n’ont rien changé à notre quotidien. Ce ne sont pas les promesses de l’actuel édile qui vont améliorer notre cadre de vie», indique un jeune chômeur.
Les habitants de ce bidonville affirment que leur quartier est invivable et qu’il devrait être éradiqué dans les plus brefs délais.
«Nous n’avons pas de priorités. Notre seule revendication est de quitter ces baraques et bénéficier d’appartements dignes», nous dira une jeune dame.
Selon des résidants, cette cité anarchique existe depuis 1964 et n’a pas cessé de grandir. De nos jours, elle est devenue un véritable coupe- gorge où l’insécurité règne en maître absolu, pour le plus grand désespoir des familles prises entre le marteau et l’enclume.
Djamel G.
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Posté Le : 03/01/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © Lyès. H. ; texte: Djamel G.
Source : El Watan.com du mercredi 2 janvier 2013