Algérie

Alger, Azur et Asmar à Ibn Zeydoun, Un plaidoyer en 3D contre le racisme et la xénophobie



En projection depuis lundi à la salle Ibn Zeydoun (OREF), ce film en 3 D est un plaidoyer contre le racisme et la xénophobie, un chant d’amour évoquant les liens étroits entre la France et le Maghreb, à travers l’histoire de deux petits garçons différents mais que tout rapproche.

L’un est blond aux yeux bleus et de naissance princière, alors que le second est maghrébin, fils de la nourrice du premier. Séparés, ils se retrouvent après bien des années, dans le pays d’Asmar, pour une quête commune : la légendaire fée des jinns que leur contait la nourrice Jenane. Mais les choses ont changé : Asmar est devenu prince et c’est Azur qui est en butte au racisme, à cause de ses yeux bleus, dans un pays qui lui est étranger. Mais au fond, la recherche de la fée n’est qu’un prétexte pour parler de l’appréhension du monde arabe. De ces notions de base qui fondent les civilisations, Azur et Asmar représentent tout simplement un dialogue possible entre les cultures, les peuples. Un avenir plus optimiste que celui qu’on veut vendre sur la base primitive de la peur de l’autre. Ouvrir les yeux ou le cœur, s’ouvrir aux autres. On ne peut qu’être conquis, petits ou grands. Michel Ocelot, qui a connu le succès avec le fameux Kirikou, confirme une fois de plus son talent de narrateur, de messager, mais aussi son inventivité foisonnante pour illustrer ses contes à dormir debout. D’autant qu’il traite d’un sujet qui renvoie à une réalité très actuelle : la montée des communautarismes. « L’animosité entre Français de souche et Français plus récents, me rend malade tous les jours », avait-t-il déclaré à l’AFP lors de la sortie du film. « En tant que conteur de contes de fées, la Turquie ou la Perse m’attiraient davantage que le Maghreb. Mais je me suis dit qu’en tant que Français, j’avais le devoir de traiter du Maghreb parce qu’on est mariés, que ça nous plaise ou pas », avait-il souligné. S’agissant des dialogues en arabe qu’entend Azur dans le pays d’Asmar et qui ne sont pas sous-titrés, Michel Ocelot expliquait : « Je voulais aussi parler de l’immigration et il était nécessaire d’avoir une vraie langue que de préférence on ne comprenne pas », que le spectateur français se sente lui aussi dans la peau d’un étranger. « Je veux donner de la dignité aux gens. Ceux qui détruisent l’endroit où ils sont, les banlieues, les gymnases et les jardins d’enfants, ne le feraient pas s’ils se sentaient nobles », ajoutait le réalisateur. Azur et Asmar a pour décor la riche civilisation arabo-musulmane du Moyen-Age, « nourrie des cultures gréco-romaine, syrienne, égyptienne, perse, indienne et chinoise » et à laquelle « l’Occident doit beaucoup », rappelait Michel Ocelot. Dans cette féerie visuelle, le film bénéficie d’une bande-son qui entremêle dialogues, chants – en arabe et en français –, et la délicate musique composée par le Franco-Libanais Gabriel Yared. Selon l’AFP, le film a été entièrement réalisé en France pour un coût de 10 millions d’euros, par la société d’animation Mac Guff ; un luxe rare que s’est offert Michel Ocelot après le succès mondial remporté par Kirikou et la sorcière (1998) et Kirikou et les bêtes sauvages (2005), réalisés pour partie au Vietnam.




bonjouer je suis bousaada
abderrahmane hadji - elctercien - oudenbosch holland, Algérie

31/08/2010 - 6269

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