Alger attend de Merkel plus d'équilibre

La visite officielle qu'entamera ce lundi 17 septembre Angela Merkel, la chancelière allemande, sur invitation du président de la République Abdelaziz Bouteflika vise à développer les relations bilatérales sur les plans économiques et commerciales, jusque-là énigmatiquement timides.Pourtant, les questions d'intérêt commun ne manquent pas, ce qui prédispose à considérer que les discussions entre la Chancelière de la République fédérale allemande, et le président de la République algérienne seront variées, et intenses, afin de donner un nouvel élan à la coopération bilatérale, qui a connu un ralentissement à la suite du report d'un commun accord de la visite officielle de Merkel, au début de l'année dernière à la suite d'une bronchite aigüe, rendant notre chef d'Etat indisponible, pour mener à bien les discussions de haut niveau, spécifiques à ce genre de rencontre. Rappelons que la Chancelière a fait en Algérie un premier voyage en 2008, c'est donc douze ans plus tard qu'elle revient pour relancer les travaux de la 6ème session de la commission mixte de coopération algéro-germanique, et la tenue du forum des hommes d'affaires qui doivent plancher sur une trentaine de projets de partenariat à lancer dans de court et moyen délais.
Présents solidement en Algérie, depuis quelques années dans l'industrie mécanique, avec la production en Algérie de véhicules de la marque Mercedes-Benz entre le groupe allemand Daimler (société mère de Mercedes-Benz), la Société nationale de véhicules industriels (SNVI), le ministère de la Défense nationale (MDN) et le groupe émirati Aabar. Ce qui fait le distinguo avec d'autres partenaires économiques, c'est la préoccupation de l'Allemagne à accompagner ses projets de montage industriel, par des créations de projets, pour la fabrication qui est réservée à la sous-traitance automobile, ce qui se traduirait par des créations d'emploi, et un transfert appréciable du savoir-faire dans la recherche, et l'exploitation comme cela se fait pour les hydrocarbures.
Dans le domaine des énergies renouvelables, la venue des entreprises allemandes est souhaitée dans le cadre de créations de sociétés mixtes, pour arriver à fabriquer localement les équipements, et spécialement les panneaux solaires conformément aux soucis du Président à gagner assurer le transfert technologique indispensable à la pérennité des investissements. Mais tout ne se déroule pas normalement dans les relations qu'entretiennent les deux pays, notamment, en ce qui à trait au commerce extérieur où l'Algérie enregistre un fort déséquilibre de sa balance commerciale.
Pour la seule année 2017, l'Allemagne en tant que quatrième fournisseur de l'Algérie avec un montant de 3,21 milliards de dollars d'importations algériennes, n'achètera que moins de 100 millions de dollars de produits algériens, essentiellement constitués d'hydrocarbures. L'autre sujet relatif à la politique intéresse la question des immigrés algériens en situation irrégulière en Allemagne, et que Berlin souhaiterait expulser vers l'Algérie. Ce volet des entretiens sera sans nul doute associé aux vagues migratoires, et aux questions impliquant la sécurité, et la stabilité des Etats riverains du bassin méditerranéen.