Algérie

Alger assiégée!



Impressionnant. Des milliers de policiers ont été déployés tôt dans la matinée du 3e vendredi de ce mois sacré.Le Hirak sous haute surveillante. Hier, Alger était en bleu. Impressionnant. Des milliers de policiers ont été déployés tôt dans la matinée du 3ème vendredi de ce mois sacré. L'accès à la Grande Poste était quasiment impossible.
Les casques bleus ont littéralement squatté la Grande Poste et les grands boulevards de la capitale ont été bloqués par des camions stationnés pour interdire le passage aux manifestants. Derrière la placette de la Grande Poste et en face du square Sofia, des dizaines de camions de police ont été stationnés, à l'intérieur, de ces mêmes camions, on remarque que de jeunes policiers dormaient, signe qu'ils ont été mis en alerte dès l'aube. Ce n'est pas une surprise. Le Ramadhan ayant compliqué la situation, les policiers ont tout simplement piqué un sommeil en attendant l'ordre de donner l'assaut.
Le déploiement des services de sécurité de cette ampleur, reste étrange et intrigant.
Les casques bleus ont occupé tous les boulevards, à croire qu'il s'agissait d'une manifestation de la police. Depuis le 22 février dernier, début du déclenchement d'un soulèvement populaire pacifique, c'est le premier vendredi à connaître une aussi grande mobilisation des services de sécurité.
En tenue ou en civil, ils sont présents et remarquables. «Il ne leur manque que des banderoles», assigne une vieille femme qui porte un drapeau et brandit une photo des six chefs historiques. «Laissons-les manifester, puisqu'ils sont aussi nombreux», conseille un autre citoyen étonné par le dispositif. Hier, la majorité des citoyens a été étonnée par le nombre impressionnant des services de police, d'autant plus que depuis le 22 février dernier, aucun dépassement grave n'a été signalé ou enregistré. «Les manifestants sont pacifiques et ce déploiement n'est qu'une provocation», lâche un autre jeune en colère en se demandant pourquoi tant de policiers, si ce n'est pour réprimer' «Nous sommes arrivés à un point de non-retour. Nous allons pouvoir les mettre à genoux et récupérer notre chère patrie», souligne un jeune du Hirak, optimiste et sûr d'un lendemain prospère, il explique que «ni leur dispositif ni leurs intimidations et pratiques ne peuvent casser le Hirak».
Selon des témoignages recueillis à la Grande Poste, la police a commencé la répression dès les premières heures de la matinée. D'ailleurs, même les vendeurs de drapeaux qui décoraient les ruelles de la capitale les semaines précédentes n'ont laissé aucune trace.
Malheureusement, les drapeaux ont été arrachés aux manifestants. Certains ont été embarqués et arrêtés vers 10 heures du matin. On note que avant le regroupement de la foule, les policiers ont tenté d'encercler les manifestants qui arrivaient groupe par groupe, pour les maîtriser.
Ils ont hésité à embarquer de force ceux qui ne voulaient pas quitter les lieux. «Ils ont interpellé des dizaines de manifestants», fait savoir un témoin, en réaffirmant le déploiement inhabituel et important des policiers dans le centre-ville.


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