Cinquante ans après, cet aventurier a repris son bâton de pèlerin. Ce voyage permettra à ce Ibn Battouta des temps modernes d’immortaliser son aventure dans un livre.
Faites les malles, nous partons». Tel est le cri d’Ulysse à la veille de son grand voyage.
50 ans après, même marque de scooter, même trajet, même curiosité, qui mettent en route Réda Brixi, 72 ans, vers le Moyen-Orient, avec La Mecque comme aboutissement.
Sont-ce les mêmes ressorts qui animent le personnage ?
Certainement pas. En un demi-siècle, l’homme a eu le temps de «maturer» ses pensées et d’acquérir de nouvelles expériences. «Je vais défier plusieurs segments, dont l’âge et le temps. Ce n’est pas à vrai dire un pèlerinage», nous confie-t-il avant son départ, samedi, sous une pluie battante.
Doté d’un regard d’anthropologue, il sera en quête d’une analyse moins naïve que la prime jeunesse, où à 20 ans, l’insouciance primait sur tout autre considération.
«Ce sera La Mecque comme sacre final, mais c’est voir avec un œil curieux cette mutation à travers les printemps arabes qui touchent la Tunisie, la Libye, l’Egypte, espaces en pleine ébullition qui ne peuvent nous laisser indifférents», résume-t-il, avant de s’interroger l’esprit vagabond :
«Est-ce un vent de folie qui les libérera du joug dictatorial ? Est-ce une nouvelle voie qui donne l’espoir d’une démocratie ? Les mauvaises gouvernances seront-elles balayées par le vent salvateur des jeunes d’aujourd’hui qui ne sont plus ceux d’il y a 30 ans ?»
Ces jeunes manipulent l’Internet et Facebook, ils sont ouverts sur le monde extérieur et ils veulent vivre dignement, à l’instar de la jeunesse du monde.
«Ce voyage, relève Reda, va me permettre de constater l’état des lieux, tout en jaugeant l’aspiration des peuples à se départir des jougs sous toutes leurs formes. Naturellement, je ne me priverai pas d’apprécier les paysages et contrées traversées à une vitesse paisible de 40 à 50 km/h.
C’est un défi physique et moral», concède Réda, qui garde l’allure d’un jeune homme déterminé qui a des projets plein la tête, mais qui se concentre sur son périple en le comparant évidemment avec la même expédition vécue il y a cinquante ans.
«Je consignerai toutes les données dans mon répertoire et j’écrirai un livre sur cette enrichissante expérience», nous confie Réda qui a bourlingué dans sa jeunesse avant de s’établir dans son pays en occupant le poste de directeur du musée de Tlemcen avant d’être nommé à la tête du Musée national maritime à Alger en 2008.
H. T.
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Posté Le : 28/11/2011
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : H. T.
Source : El Watan.com du lundi 28 novembre 2011