Algérie

Alger a tremblé!



Alger a tremblé!
Le souvenir du séisme de Boumerdès est encore vivace chez les AlgéroisLa majorité des victimes sont dues aux mouvements de panique. Des bousculades ont suivi ce séisme alors que des gens ont, par peur, sauté par les balcons. Aucun dégât matériel grave n'est à signaler.Les Algérois ont été violemment sortis du lit, hier matin! Et pour cause, un fort tremblement de terre d'une magnitude de 5.6 a frappé la capitale et ses environs. Il était 5h11 du matin, hier, quand la terre a tremblé, une heure où la majorité des Algériens sont encore au lit, surtout en ce jour de week-end. Tout a commencé avec un bruit sourd comme celui d'un tonnerre ou d'une décharge d'artillerie éloignée, avant que la secousse, les vitres et les murs ne bougent et que les objets et autres éléments de la vaisselle ne tombent à terre. Cela n'aura duré que quelques secondes, mais qui ont paru une éternité! Pris de panique, de nombreux habitants dans la capitale et sa périphérie ont dû quitter leurs demeures et sortir dans la rue, par crainte de répliques qui suivent généralement la première secousse. Un état de psychose s'est emparé des citoyens qui ont été arrachés de leur profond sommeil.A Bab El-Oued, Rachid assure ne pas se rendre compte de la rapidité avec laquelle il a pu descendre les escaliers de l'immeuble où il habite, tout comme d'ailleurs nombreux de ses voisins. «La panique était telle que nous étions totalement déstabilisés. J'avoue que je ne savais plus où donner de la tête», confie-t-il. De son côté, Samir a affirmé qu'il était resté cloué dans son lit pendant les quelques secondes «éprouvantes» et «interminables» qu'a duré la secousse. Tétanisé, il a indiqué avoir «prié Dieu pour qu'il n'y ait pas de dégâts». A Aïn Benian, localité côtière si proche de l'épicentre du séisme, les scènes de panique étaient encore plus intenses, notamment du côté de la cité Belle-Vue où les habitants des immeubles sont sortis dans une bousculade qui a failli provoquer des blessures parmi les femmes et les enfants, selon des citoyens rencontrés sur les lieux. Mêmes scènes vécues sur les hauteurs d'Alger, à l'instar de Bouzaréah ou El Achour, où beaucoup de personnes prises de panique, se sont précipitées à l'extérieur à la recherche d'un endroit plus sûr. A E Biar, au boulevard Bougara, le séisme a provoqué un important éboulement de pierres.Mais la grande frayeur a été enregistré à l'est de la capitale où le spectre du séisme du 21 mai 2003 est toujours vivace! En effet, à Rouiba, Alger-Plage, Dergana, Bordj el Kiffan, Reghaïa,...et même à Boumerdès la population a cru revivre le cauchemar de 2003. Des cris de panique et des pleurs étaient entendus au moment du séisme. Certaines personnes sont tombées dans les pommes, alors que d'autres ont carrément sauté des balcons. C'est le cas d'un jeune homme de Dergana décédé dans la matinée à l'hôpital de Rouiba, après qu'il se soit jeté du balcon de sa maison. Des familles entières ont aussi quitté leur maison pour se réfugier dans la rue. Elles ont passé le reste de la nuit en pleine rue ou se sont réfugiées dans leurs voitures. La vingtaine de répliques qui a suivi dont la plus fortement ressentie était de 4,6 sur l'échelle de Richter, n'était pas là pour calmer les esprits. Des images qui rappellent fortement celles de 2003. «On croyait vraiment que c'était la fin. J'ai revu le cauchemar de 2003. J'étais sûr que j'allais y passer», confie paniqué Da. Boussaâd. «J'ai cru que ma maison allait s'écrouler comme un jeu de cartes», assure pour sa part Selma qui avoue avoir cru que les murs étaient tombés. «Avec le choc, j'avais l'impression que tout s'effondrait. Finalement, ce n'est que des bibelots et de la vaisselle qui se sont cassés», rapporte cette dame qui a toutefois refusé de rentrer chez elle jusqu'au matin contrairement à d'autres personnes, plus sereines, qui n'ont pas cédé à la panique et qui ont préféré rester chez elles. «Pourquoi sortir'», lance Madjid d'un air calme. «Certes, ce n'est pas facile de rester figé sur place, alors que le sol tremble sous vos pieds, mais je pense que dans des moments pareils, il faut garder le sang-froid», a-t-il insisté. «Souvent, c'est la panique qui provoque autant de dégâts que le séisme lui-même», a-t-il martelé. Madjid a tout à fait raison puisque toutes les conséquences de ce séisme sont dues à la bousculade qui s'en est suivie et à la terreur qui a poussé certains à se défenestrer. La terre a donc tremblé, mais c'est la panique qui a tué!




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