Algérie


Alger
Inlassables, les familles de disparus se sont, encore une fois, rassemblées, hier, à quelques mètres du siège de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), sur les hauteurs d'Alger. Elles réclament, encore et toujours, «vérité et justice» sur «la disparition forcée de leurs enfants».Arborant les photos des personnes disparues, les familles ont scandé, en ce jour du 1er Novembre, leurs slogans habituels «Rendez-nous nos enfants». «Voyez-vous, un peu plus bas, ils ont invité des personnalités et des ambassadeurs étrangers pour commémorer le 61ème anniversaire de la Révolution, sans se soucier de ce qui se passe autour d'eux, pourtant nous avons, entre nous des mamans qui ont participé à cette glorieuse révolution, des moudjahidates qui aujourd'hui, réclament vérité et justice sur la disparition de leurs enfants», dira Hassan Ferhati, membre de ‘SOS disparus'.Notre interlocuteur a regretté que les familles des disparus soient abandonnées, par les organisations, institutions, les partis politiques y compris par les partis dits islamistes ou ceux de l'opposition, et par les ONG internationales. «Où sont-ils '» s'est-il interrogé. «Il ne suffit pas d'exprimer, dans l'air, sa compassion, mais il faut soutenir, par tous les moyens possibles, ces familles algériennes blessées», a-t-il souligné, en saluant, seulement et uniquement, le parti du FFS en précisant qu'il est «le seul parti qui n'a jamais cessé de soutenir efficacement les familles des disparus».Hamitouche Slimane, représentant de la Coordination des familles de disparus, a justifié, pour sa part, le recours de ces familles aux instances de l'ONU, par le fait que les autorités leur ont fermé leurs portes. Le représentant de la Coordination a, également, dénoncé la répression, par la force, des sit-in organisés par ces familles, notamment, ces derniers mois, voire depuis deux ans. Hassan Ferhati affirme que les familles de disparus ont des informations, et des données qui peuvent guider les autorités, à faire de la lumière, sur ces disparitions. «On réclame, une table-ronde télévisée ou avec la presse écrite qui réunira les familles des disparus avec Maitre Azzi et Farouk Kesentini». Et d'enchaîner «ces deux, ne doivent pas parler avec eux-mêmes, ils doivent débattre avec les familles concernées, s'ils ont le courage d'affronter et de dire la vérité». La mère du journaliste Bouabdallah Aziz, qui exerçait, dans le journal ‘El Alam Assiyassi', disparu de son domicile familial, le 12 04 1997, exige, aujourd'hui, vérité et justice. «Je n'arrive pas à faire le deuil de mon enfant». Elle poursuit, en s'adressant au président de la République : «Oh, comme c'est douloureux de perdre son enfant dans de telles conditions et sans pouvoir faire le deuil par la suite ». «Ils ne m'ont laissé que ses vêtements et ses articles de presse dont je ne cesse de les relire».Elle insiste, «s'il est mort, qu'ils me rendent ses os, pour que je puisse faire le deuil». Hassan Ferhati va plus loin en affirmant que certains disparus sont encore vivants «nous avons des informations qu'ils sont encore vivants, qu'ils les relâchent !» a-t-il réclamé.Enfin, les familles des disparus semblent déterminées à poursuivre leur combat jusqu'à ce que le voile soit levé sur ces cas de disparitions, toutes les familles, insistant ou affirmant «on ne cédera pas, on continuera à lutter jusqu'à notre dernier souffle».




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