Algérie

Alger 2Bouzaréah



Alger 2Bouzaréah
Il est internationalement connu pour sa vétusté et sa dangerosité. Le Bloc «B» de l'université de Bouzaréah (Alger 2) connaîtra-t-il enfin un «lifting» salvateur pour accueillir convenablement ses étudiants et enseignants '«Lors de ma participation à des séminaires internationaux, j'ai été surpris que des enseignants étrangers me demandent des nouvelles de ce bloc», assure un professeur de sociologie. Ce bâtiment du département des langues accueille près de 7000 étudiants dans des conditions pour le moins que l'on puisse dire déplorables. «Je ne me sens pas en sécurité dans ce lieu. J'évite au maximum d'être ici tôt le matin ou après 16h. Il faut savoir que des filles sont souvent harcelées, parfois même agressées à l'intérieur même de ce bloc», témoigne une jeune étudiante.Depuis février 2011, le mois où un grand mouvement de colère a été initié par les étudiants et enseignants de l'université après l'agression à l'arme blanche de la jeune étudiante Sabrina, les dénonciations de l'insécurité et de l'insalubrité de ce département n'ont quasiment jamais cessé. On notera les grèves de novembre 2012, de février 2013, ou encore le dernier rassemblement des enseignantes de langue française au début du mois en cours.«Une fois, à 16h30, un jeune homme visiblement drogué ou saoul a pénétré dans ma classe. Je ne sais pas s'il était étudiant ou pas, il a juste interrompu mon cours pendant cinq minutes. Il est juste entré, a dit bonjour, regardé tout le monde, puis fermé la porte. J'ai eu la trouille de ma vie», raconte une enseignante de français. Dans les couloirs étroits et sombres du désormais célèbre bloc B, un encadreur nous interpelle sur l'état de la salle de cours. «Regardez, il y a de l'eau partout. On grelotte dans cet endroit et les étudiants ont du mal a suivre les cours», dénonce-t-il, visiblement affecté. «Il nous est arrivé en temps de pluie de suivre les leçons en capuche. A cause du mauvais éclairage, nous utilisons souvent les petites lumières de nos téléphones pour lire», s'offusque un étudiant.«On travaille dans des conditions indignes de l'université. Il n'y a même pas de toilettes décentes ni pour les étudiants ni pour les enseignants. Regardez cette insalubrité, j'imagine que les pensionnaire de Serkadji (pénitencier d'Alger) sont mieux lotis que nous», dénonce l'enseignant offusqué, en indiquant un tas de détritus jetés au bas de la rampe d'escalier qui mène à l'étage supérieur. Depuis la partition de l'université d'Alger en trois structures, dès le 1er janvier 2010, la faculté des lettres et des langues s'est retrouvée à cheval entre trois sites différents, Beni Messous, Bouzaréah et Alger-centre. Elle accueille cette année près de 17 000 étudiants et enregistre un manque de 1200 places pédagogiques, estime la doyenne de la Faculté des lettres et des langues, Mme Filali Feriel.«On a besoin de 20 salles et 3 amphis supplémentaires pour recevoir tout le monde dans des conditions respectables», préconise-t-elle. Interrogée sur le sort du Bloc B, dédié au département des langues, elle affirme qu'une réunion ministérielle impliquant les trois recteurs des universités d'Alger, s'est tenue le 3 décembre dernier pour mettre un terme au calvaire que subissent les locataires de ce bâtiment. «Un budget a été alloué pour sa réfection. Comme tous les autres sites universitaires sont en surcapacité, ils ont décidé d'opérer par une gestion centralisée de l'emploi du temps au niveau de Bouzaréah afin de dégager des salles. On commencera donc à vider le bloc en fonction des classes disponibles. Et la réfection se fera suivant ce rythme», informe-t-elle.Selon la doyenne, pour éviter aux étudiants inscrits dans ce département un changement de site astreignant, ils seront déplacés seulement à l'intérieur de la même université. «Le début des opérations se fera dans les semaines à venir», assure-t-elle. Mais pourquoi chambouler toute l'organisation des emplois du temps et des calendriers pédagogiques, alors qu'il ne reste que quelques mois de cours ' N'aurait-il pas été plus judicieux d'attendre les vacances pour une telle besogne ' La doyenne ne donne aucune explication. «Il y a aussi un bâtiment de 8000 places pédagogiques qui est en construction sur le même site. Cela contribuera certainement à désengorger l'université Alger II et par conséquent la faculté des lettres et des langues», espère-t-elle. Espérons de notre côté que d'ici là aucun étudiant ne payera de sa chair les dangers du cauchemardesque bloc B.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)