Algérie


ALGER
Le siège du Groupe Boissons d'Algérie (GBA) situé à Alger a été avant-hier le théâtre d'un rassemblement des employés de la brasserie de Reghaïa. La journée de protestation à laquelle avait appelé le syndicat de l'entreprise, s'est tenue pour dénoncer la non-application des résolutions du CPE (Conseil de participation de l'Etat) qui datent de 2007 relatives à la cession de leur entreprise (EPBR) au profit d'une entreprise privée. Ciblant le mutisme du SGP et des nouveaux responsables de la brasserie, les protestataires ont qualifié, dans une déclaration remise à la presse, la situation de l'entreprise de désastreuse et l'avenir de leur emploi incertain puisque, ajoutent ils, les 150 travailleurs rescapés de l'opération de privatisation risquent de se retrouver au chômage comme les autres, du fait que la brasserie employait plus de 300 employés à la date de sa cession, indique le document du syndicat. «Alors que la fameuse résolution du CPE prévoyait plutôt la création de plus de 94 emplois sur 4 ans, non seulement ces emplois n'ont pas été créés mais nous avons perdu 150 travailleurs sur les 300 qui existaient», ajoute la déclaration. Selon les syndicalistes, «le repreneur n'a rien apporté de concret. Ainsi, les employés se sentent pris en otage dans une privatisation qui n'a pas livré tous ses secrets et s'interrogent sur tout ce retard à mettre en application la résolution du CPE N°04/77 du 21/07/2007 qui parle du maintien de l'effectif et de l'activité, du recrutement de 94 nouveaux employés, de l'investissement de 1 milliard de dinars ainsi que de la reprise de l'actif, notamment la prise en charge des créances qui s'élèvent à 26 milliards de centimes au moment où les travailleurs sont actuellement payés par les dettes des clients de l'entreprise sans parler des menaces des huissiers de justice qui veulent saisir les équipements de l'unité». Un responsable syndical dira : « Nous n'avons cessé d'alerter les hautes autorités du pays sur cette situation, notamment la dernière lettre envoyée au ministre de la PME en date du 1/09/2013 en sa qualité de garant des décisions du CPE, aucun écho n'a été donné aux travailleurs qui se trouvent ballottés entre le repreneur et le PDG du GBA. Ce denier a transmis en date du 19/11/2013 une lettre au directeur de cette entreprise lui demandant de transmettre les informations concernant les investissements réalisés, les emplois créés et l'effectif de l'entreprise. Ce document a surpris les travailleurs qui se sont demandés pourquoi on demande aujourd'hui de telles informations alors que le PDG du groupe est censé détenir tous les renseignements sur l'avancement du dossier de l'entreprise». De son côté le repreneur de la brasserie s'abrite, selon les syndicalistes, derrière les blocages administratifs qu'il rencontre pour assainir le foncier de l'entreprise. Le repreneur évoque notamment le non-respect des engagements pris par certaines administrations notamment le problème du foncier et le redressement fiscal. Ce qui empêche son entreprise de mobiliser des financements extérieurs et de se procurer un extrait de rôle apuré, lit-on dans un document du syndicat daté du 13/08/2013. «Mais les travailleurs n'ont rien a voir avec ces problèmes censés avoir trouvé leurs solutions avant la décision de privatisation car, l'entreprise a été privatisée par l'Etat ; et pourquoi le CPE qui représente l'Etat s'est-il précipité à privatiser l'entreprise sans assainir le foncier». A noter enfin que les travailleurs qui ont été reçus par le PDG de GBA, nous ont affirmés après cette entrevue qu'ils reconduiront la protestation devant le siège du SGP COJUB à Alger la semaine prochaine jusqu'à obtention de leurs droits et la préservation de leur gagne-pain.




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