Algérie

Alès : Hommage au moudjahid Dahmouche Yahia (1928-2010)



Nous honorons la mémoire d'un moudjahid de la guerre d'Indépendance, Yahia Dahmouche qui vient de nous quitter. Yahia Dahmouche, né le 20 mars 1928 à Bouhamza, fut embauché à la mine de Fontanes en février 1946 et logé - si l'on peut dire - dans les baraques du Camp de la Loubières. La France qui s'était libérée un an plus tôt, par les armes, de l'occupation nazie recrutait des travailleurs d'outre-mer pour livrer une nouvelle bataille, celle de la reconstruction dans laquelle les mineurs de charbon allaient jouer un rôle d'avant-garde. Yahia Dahmouche, comme de nombreux mineurs algériens, adhère en 1950/51 au PPA-MTLD, le parti indépendantiste de Messali Hadj dont le responsable pour la région d'Alès est un autre mineur, Aïssa Mokrane, qui vit toujours à Alger et avec lequel j'ai eu l'honneur de m'entretenir pendant toute une journée en 2007. Le 1er novembre 1954, lors du déclenchement de l'insurrection en Algérie, le PPA-MTLD est divisé. Les « Centralistes », partisans du Comité central, ont tenu en août un congrès à Alger. Les « Messalistes », partisans de Messali Hadj, ont tenu leur congrès en Belgique.Le PPA-MTLD est déclaré illégal le 5 novembre par les autorités françaises et le 6, les logements de ses dirigeants du bassin d'Alès perquisitionnés et plusieurs responsables arrêtés. Au début de l'année 1955, une réunion clandestine a lieu dans un café du quartier de La Royale à Alès tenu par Djemaï Hocine. Cette réunion constitue le premier acte de la création d'un des premiers groupes du FLN dans le bassin minier. Suspect, Yahia Dahmouche sera placé par le préfet du Gard sur une liste « préférentielle » de personnes à surveiller : le fichier Z. Considéré comme « un meneur nationaliste », il sera arrêté une première fois par la police française le 29 août 1956 puis, sur commission rogatoire du Tribunal permanent des forces armées de Constantine pour « atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat », le 25 septembre 1958 à 6h du matin à son domicile, dans le quartier de La Royale et interné au camp de L'Ardoise dans le Gard, puis au camp du Larzac dans l'Aveyron.Les vieux Alésiens s'en souviendront peut-être, c'est à l'Hôtel du Cheval Blanc, dont Yahia Dahmouche était devenu propriétaire, qu'eut lieu le 1er juillet 1962 le vote des Algériens de la région d'Alès pour le référendum sur les Accords d'Evian, signés le 18 mars et qui reconnaissaient l'Indépendance de l'Algérie. Le oui, nous dit Yahia Dahmouche, l'emporta à 100% et c'est ce résultat qui fut porté en Mairie d'Alès. Tel est brièvement résumé le parcours militant et patriotique d'un homme qui n'a jamais confondu le peuple de France qu'il aimait et le colonialisme français qui a fait tant de mal à l'Algérie.Par : Bernard Deschamp, président de l'association France-El Djazaïr publicité  >   


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