Alerte au massacre de dauphins en Algérie

Des dizaines de dauphins ont été tuées en Algérie depuis le début de l’année.

«C’est un véritable massacre», a alerté le président du Comité national des marins pécheurs, Hocine Bellout.


Le comité a recensé pas moins de 30 dauphins tués après avoir été capturés par des pécheurs utilisant des filets dérivants au niveau de Skikda, Jijel et Beni Saf (Ain Témouchent), a-t-il affirmé, lors d’une conférence de presse tenue ce dimanche au siège de l’Ugcaa à Alger.

Mais ce chiffre ne représente que la partie visible de l’iceberg: «Le nombre de dauphins tués et non déclarés est de loin plus important».

«L’Algérie est l’un des rares pays où l’on continue à utiliser les filets dérivant. Pourtant notre pays est signataire des conventions internationales qui prohibent l’utilisation de ces filets», a-t-il relevé.

Le filet dérivant est une technique de pêche qui capture les espèces non ciblées par les pêcheurs dont les dauphins et autres mammifères marins et qui menacent les ressources halieutiques.

«Les lois régissant le métier de la pêche existent mais elles ne sont pas appliquées» a signalé Hocine Bellout.

Il a cité à titre d’exemple, la pêche des sardines dont la taille est inférieure à 11 centimètres, interdite par la loi mais qui n’empêche pas la vente de sardines de 5 centimètres sur les marchés de poissons.

«Sonatrach plus grand pollueur en Algérie»

Le représentant syndical des pêcheursa a mis en garde contre les conséquences de la pollution qui prend des proportions alarmantes.

« Sonatrach est le plus grand pollueur en Algérie », dit-il en parlant notamment des côtes de Skikda et d’Oran (Arzew) où sont implantés des raffineries de la compagnie nationale des hydrocarbures.

La situation a empirée depuis l’installation des stations de dessalements, a-t-il ajouté.

La pollution a eu un impact catastrophique sur la faune marine. 11 espèces de poissons sont menacées d’extinction en Algérie, selon le président du comité des marins pêcheurs. Pour lui, la disparition des oursins au niveau de nombreuses plages rocheuses indique que la pollution a atteint des niveaux intolérables.


Farouk Djouadi