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Alcatel-Nokia



Alcatel-Nokia
Les équipementiers en télécommunication Alcatel-Lucent et Nokia ont annoncé mercredi avoir trouvé un accord permettant le lancement d'une offre publique d'échange du groupe finlandais sur son concurrent français au premier semestre 2016.Le rapprochement de ces anciennes stars déchues des nouvelles technologies doit donner naissance à un champion européen capable de rivaliser avec le suédois Ericsson ou la nouvelle concurrence chinoise.Lors d'un point-presse, le directeur général d'Alcatel-Lucent, Michel Combes, a indiqué qu'il était "particulièrement convaincu avec le conseil d'administration d'Alcatel-Lucent de l'intérêt stratégique de ce projet". "Il y a une forte motivation au sein de l'entreprise pour réussir ce pari", a-t-il ajouté.Les discussions au sujet d'une possible fusion ont débuté en 2013, après la vente par Nokia à Microsoft de son activité de téléphonie mobile, a révélé Rajiv Suri, directeur général du groupe finlandais.Celui-ci s'est dit "impressionné par les progrès d'Alcatel-Lucent sous la direction de Michel Combes" et s'est déclaré "confiant dans les capacités du nouvel ensemble à subvenir aux besoins des clients internationaux".Au final, Nokia offre 0,55 de ses propres actions pour chaque action Alcatel-Lucent, valorisant le groupe français 15,6 milliards d'euros, ont précisé les deux entreprises dans un communiqué commun.Cette parité offre une prime de 28% aux actionnaires d'Alcatel par rapport au cours moyen de leur titre pendant les trois derniers mois. L'offre, qui ne prévoit pas de composante en "cash", était toutefois mal accueillie à la Bourse de Paris où le titre Alcatel-Lucent chutait dès les premiers échanges.Au terme de la transaction, les actionnaires de Nokia détiendront deux tiers du capital du groupe fusionné et ceux d'Alcatel, le tiers restant.Le nouveau groupe s'appellera Nokia Corporation, sera basé en Finlande et dirigé par les actuels patrons de l'équipementier finlandais: Risto Siilasmaa conservera son poste de président du conseil d'administration, tandis que Rajeiv Suri restera directeur général.Les représentants d'Alcatel-Lucent disposeront de trois sièges sur neuf ou dix au conseil d'administration, dont celui de vice-président.Le futur ensemble s'est fixé pour objectif de réaliser 900 millions d'euros d'économies sur ses coûts d'ici 2019. Il espère aussi réduire ses frais financiers de 200 millions dès 2017.L'objectif d'économies sur les coûts devra être atteint sans suppression d'emplois supplémentaires à l'issue des restructurations en cours dans le groupe français, assurent les deux sociétés.Alcatel-Lucent avait planifié 10 000 suppressions de postes en octobre 2013, dont 600 en France, dans le cadre de son plan stratégique "Shift 2013-2015". Le groupe compte aujourd'hui 53 000 salariés dans le monde, dont 8 000 en France, tandis que Nokia emploi 55 000 personnes. Contreparties en France L'équipementier finlandais a consenti plusieurs contreparties financières et en termes d'emplois en France, en particulier l'embauche de "500 chercheurs de plus" pour "investir dans la 5G" (la téléphonie de nouvelle génération). Nokia va ainsi "augmenter les activités de R&D de 25%" dans l'Hexagone, a précisé Michel Combes sur BFM Business."C'est un des points que j'ai longuement discuté avec (le ministre de l'Economie) Emmanuel Macron et le Président de la République", a-t-il ajouté, au lendemain de sa réception à l'Elysée par François Hollande, en compagnie de M. Suri."C'est la première fois qu'Alcatel Lucent se remet à embaucher en R&D en France", a-t-il insisté, en soulignant que "le pilotage des capacités d'innovation et de recherche au plan mondial pour le nouveau groupe sera fait depuis la France".Selon leur communiqué, les deux entreprises prévoient de disposer de "centres majeurs de R&D en France et dans plusieurs autres pays, dont l'Allemagne, les Etats-Unis et la Chine".Selon M. Combes, Nokia s'est aussi engagé à "financer l'écosystème numérique français", avec un "fonds de financement des startups de 100 millions d'euros", auxquels s'ajouteront "plus de 20 millions d'euros par an" destinés au "milieu académique, universitaire" et à des "plateformes technologiques permettant aux entreprises de tester leurs nouveaux produits".Le groupe finlandais a suspendu son programme de rachats d'actions, mais décidé de maintenir le versement à ses actionnaires du dividende prévu au titre de l'exercice 2014.A la Bourse d'Helsinki, le cours de l'action Nokia gagnait 1,13% vers 12h00, à 7,57 euros, tandis qu'à Paris, le titre Alcatel-Lucent plongeait de 12,41% à 12H20, à 3,92 euros, après avoir bondi de 11% la veille. Part de marché de 35%Le nouvel ensemble, dénommé Nokia Corporation, comptera quelque 114 000 salariés dans le monde pour un chiffre d'affaires frôlant les 26 milliards d'euros. Il trônera à la deuxième place du podium dans le mobile avec une part de marché de 35%, derrière le suédois Ericsson (40%) et devant le chinois Huawei (20%), selon Bernstein Research. Ericsson s'est refusé à commenter pour l'heure. Le futur groupe sera basé en Finlande et dirigé par les actuels patrons de l'équipementier finlandais. Risto Siilasmaa conservera son poste de président du conseil d'administration, tandis que Rajeev Suri restera directeur général. Les représentants d'Alcatel-Lucent disposeront de trois sièges sur neuf ou dix au conseil d'administration, dont celui de vice-président. Hollande pose deux conditionsLe président français François Hollande a indiqué mercredi qu'il était favorable au rachat d'Alcatel-Lucent par Nokia mais à deux conditions, que l'emploi soit garanti en France et que la recherche soit augmentée.Nous sommes favorables à tout ce qui peut constituer un leader mondial mais à deux conditions: l'emploi qui doit être garanti en France et la recherche qui ne doit pas être simplement maintenue en France mais augmentée, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Berne.Le chef de l'Etat français a souligné qu'il avait tenu (ce) même langage aux dirigeants des deux groupes qu'il a reçus mardi à l'Elysée et qu'il examinerait avec le gouvernement leurs propositions.A ces conditions, a-t-il poursuivi, l'opération de Nokia qui, disons les choses clairement, va acheter Alcatel sera une force au bénéfice de l'Europe et des deux pays concernés.C'est par rapport à ces deux conditions que nous pourrons considérer que la fusion peut être une chance pour ces entreprises et pour la France, a insisté François Hollande.Le président français a précisé qu'il tenait le même raisonnement pour deux autres rapprochements en cours entre entreprises françaises et suisses, celui du cimentier Lafarge avec le groupe suisse Holcim, en bonne voie selon lui, et du français Saint-Gobain avec le suisse Sika, en discussion.Ces rapprochements pourraient renforcer notre potentiel productif mais à certaines conditions, a-t-il enchaîné.Il faut qu'il y ait un partage entre les responsables des entreprises concernées, que les centres de recherche soient également préservés et que le niveau (actuel) de l'emploi soit considéré comme un minimum et non pas un plafond, un raisonnement qui vaut donc aussi pour Nokia et Alcatel-Lucent.Nokia va absorber Alcatel-Lucent, aux termes d'un accord annoncé mercredi qui permettra aux actionnaires du groupe finlandais de prendre le contrôle de l'équipementier en télécommunications franco-américain, au 1er semestre 2016.




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