Algérie

Alarmant !



Vendredi dernier, de graves incidents ont émaillé les abords du stade Omar Hamadi où la violence était maître de céans. Des centaines de supporters pris à partie par des bandes de hooligans. Peu importe qui a déclenché les rixes ou les échauffourées à l'issue de la rencontre, mais le spectacle était cauchemardesque en dehors du stade. Au lieu de la convivialité, le respect et la bonne humeur censés présider une fête du football, la rue était transformée en un théâtre où le haut-le-c'ur était à son paroxysme. De la rue Emir Khaled jusqu'à El Kettani, en passant par l'avenue commandant Abderrahmane Mira, nous avons eu droit, en direct, à une bataille rangée entre supporters provocateurs. Le bilan était lourd au regard des graves blessés évacués vers le CHU Lamine Debbaghine. L'image était désolante à plus d'un titre et les scènes auxquelles se livraient les ultras des clubs étaient d'une incroyable férocité. Il ne s'agit pas de mettre à l'index les bandes de jeunes supporters échaudés venues d'El Harrach, de La Montagne ou de Bachdjarah qui, après la rencontre, regagnaient leurs pénates, comme il serait mal à propos d'imputer la responsabilité du lynchage aux jeunes des bas quartiers de Bab El Oued et des environs. Là n'est pas notre propos, car chacune des bandes se lave les mains en brandissant l'argument massue de la légitime défense. Le championnat n'est qu'à ses débuts et les enjeux (titre et relégation) ne sont pas encore définis. Qu'en sera-t-il alors à quelques encablures de la fin de cette compétition ' Pourquoi tant de haine de la part de prétendus supporters de clubs dont le seul souci est de nous administrer des scènes de révulsion, de prendre leur revanche gratuitement sur les biens publics, passer à tabac l'automobiliste et délester le paisible citoyen dont le péché commis est de se retrouver au milieu de cette horde de pseudos fans ' Mais c'est toujours le « pas moi, c'est l'autre ! », me réplique-t-on sur un ton aussi simplet que simpliste. Je me rappelle lorsque dans les seventies, on allait assister, entre copains, ' avec quelques sous dans la poche ' au stade du 5 Juillet à des derbys chauds entre clubs algérois. Chacun de nous soutenait son équipe fétiche, sans violence entre galeries, même si quelques anicroches meublaient de temps à autre les gradins. Notre exutoire avait des limites et notre jubilation n'était pas borgne. On chantonnait, on hurlait, on gesticulait, mais l'idée ne nous effleurait guère l'esprit de saccager, piller ou de nous en prendre au pauvre quidam. Mais « autres temps, autres m'urs », me direz-vous... Que mon langage fait partie du vieux jeu.


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