Algérie

Al Sissi privilégie l'option militaire



Profitant de sa présidence de l'Union Africaine, le chef d'Etat égyptien Abdel Fattah Al-Sissi « tente de jouer une partition solitaire au seul bénéfice de ses intérêts de « sécurité nationale » en prenant bien soin d'écarter certaines parties prenantes qui ont leur poids dans la région et dont les intérêts de sécurité sont tout autant légitimes que ceux égyptiens, ne serait-ce qu'au titre du voisinage et de l'indivisibilité de la sécurité » a indiqué A Boutalbi, ancien cadre au ministère des AE, dans un article paru récemment sur le site TSA.Selon l'auteur de cet article, l'attitude du président égyptien interpelle « autant par le format que par les desseins véritables du pays hôte » quant au caractère sélectif des pays invités à ces deux récentes réunions, « suscitant notamment de légitimes interrogations sur les motivations réelles d'une démarche censée réunir une masse critique de pays prioritairement concernés par les deux crises ». Abordant la crise libyenne, l'auteur revient sur le rôle de la diplomatie algérienne consistant à « mettre sur pied le Groupe des pays voisins de la Libye, en mai 2014 à Alger », et qui « avait le mérite de fournir une enceinte de concertation qui, malgré les points de vue antagonistes et les intérêts divergents, permettait une adhésion de tous les pays frontaliers à la nécessité d'être collectivement partie à la solution et non pas de se retrouver individuellement partie du problème ». Cela dit, « la sage approche algérienne, ne transparait dans la démarche du président égyptien, pressé sans doute de marquer des points et de reprendre le leadership en profitant opportunément, du repositionnement ferme et public de l'administration américaine en faveur du maréchal Haftar et de « la lutte contre le terrorisme » dans le cadre de l'offensive lancée le 4 avril contre Tripoli, ainsi que de l'appui conséquent et confirmé de la France à cette aventure militaire ». Ainsi, le Caire ayant décidé de bouder l'initiative algérienne appelant à une réunion urgente dans le cadre de la tripartie Algérie-Tunisie-Egypte, a préféré l'implication de « ses alliés saoudien et émirati notamment, dont l'objectif stratégique commun est de placer à Tripoli un gouvernement autoritaire et anti-frères musulmans ». Un choix, selon l'auteur, de « l'option militaire au détriment de la solution pacifique et politique prônée par la communauté internationale, et ce, en misant semble-t-il, sur les gains militaires engrangés par Haftar dans la reconquête du Fezzan et qui auraient donné à ce dernier, aux yeux des égyptiens et de leurs alliés, une légitimité plus grande ».


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