Algérie

Al Serraj se rend à Rome, Paris et Berlin



Al Serraj a accusé la France de double jeuLa visite à Paris revêt une importance particulière pour le GNA qui a, à plusieurs reprises, accusé la France de soutenir, au moins politiquement, le maréchal Haftar.
Le chef du gouvernement libyen d'union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj, entame aujourd'hui une tournée des principales capitales européennes pour y «réunir des soutiens contre l'agression» du maréchal Khalifa Haftar, a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères. Le Premier ministre du GNA, gouvernement reconnu par la communauté internationale, rencontrera successivement le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte ce matin, la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin dans la soirée, puis le président français Emmanuel Macron demain à Paris, détaille un communiqué du porte-parole du ministère. Une visite en Grande-Bretagne est également envisagée, est-il encore précisé. Le chef du Conseil présidentiel du GNA, Fayez Al-Sarraj, est à Rome pour des discussions avec le Premier ministre italien, Giuseppe Conte sur la situation en Libye, selon des médias. La visite d'Al-Serraj dans la capitale italienne «intervient à la suite de plusieurs conversations téléphoniques entre les deux responsables, axées sur la situation en Libye», selon l'agence de presse italienne Aki. Dimanche, la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) avait appelé à l'occasion du mois sacré de Ramadhan à «une trêve humanitaire d'une semaine renouvelable» dans le pays, suite à l'agression menée depuis plus d'un mois par les troupes du général en retraite Khalifa Haftar contre Tripoli où siège le GNA. Selon Aki, l'Italie «cherche à obtenir un cessez-le-feu dès que possible et à trouver une solution politique à la crise». Il s'agira de la première visite à l'étranger d'Al-Sarraj depuis le début de l'agression contre la capitale libyenne il y a plus d'un mois et qui a fait au moins 392 morts et 1.936 blessées. La Libye est le théâtre de nouveaux affrontements meurtriers depuis le lancement le 4 avril par le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est du pays, d'une offensive militaire sur Tripoli, siège du GNA de Fayez al-Sarraj. Après une progression rapide, les troupes du maréchal Haftar piétinent depuis un mois aux portes de Tripoli, barrées par les forces loyales au GNA, dont font partie des groupes armés de la ville de Misrata. Des combats se déroulent quotidiennement dans la banlieue sud de la capitale et au sud de la ville. La visite à Paris revêt une importance particulière pour le GNA qui a, à plusieurs reprises, accusé la France de soutenir, au moins politiquement, le maréchal Haftar. Les autorités françaises ont toujours démenti, affirmant leur opposition à une opération militaire et leur attachement à «un processus politique sous l'égide de l'ONU». Depuis le 4 avril, les affrontements et les bombardements ont fait au moins 432 morts, 2.069 blessés et plus de 55.000 déplacés, selon l'ONU, qui a multiplié les appels à cesser les hostilités.
Plongée depuis un mois dans un conflit meurtrier, la Libye apparaît plus que jamais embourbée dans le chaos, après l'appel, dans la nuit de dimanche à lundi, du maréchal Haftar à redoubler d'efforts pour conquérir Tripoli, siège du Gouvernement d'union nationale, et un Parlement divisé. Dimanche après-midi, la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a une nouvelle fois exhorté les belligérants à «une trêve humanitaire d'une semaine renouvelable», à l'occasion du début du Ramadhan lundi. Le maréchal Haftar a opposé à cette demande une fin de non-recevoir: durant la nuit, il a donné consigne à ses troupes d'»infliger une leçon plus dure encore» aux forces qui défendent la capitale libyenne et le GNA. «Je vous appelle à infliger à l'ennemi, avec votre force et votre détermination, une leçon plus dure et plus grande encore que les précédentes (...) jusqu'à ce que vous le déraciniez de notre pays bien-aimé», déclare-t-il à ses troupes dans un message lu par un porte-parole de l'ANL, le général Ahmad al-Mesmari. Sur le plan politique, le Parlement a fait, dimanche, un pas de plus vers une scission durable, avec la désignation par 42 députés dissidents, d'un président «provisoire» du Parlement, en alternative au président actuel, Aguila Salah, soutien du maréchal Haftar. Le Parlement, composé de 188 députés élus en 2014, siège dans l'est du pays, où il a fui après la prise de Tripoli par une coalition de milices. D'abord installé à Tobrouk, il a déménagé le 13 avril à Benghazi, fief du maréchal Haftar.


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