Algérie

Al Qaîda s'installe en Tunisie



La Tunisie s'enfonce chaque jour davantage dans le désordre. Quatre jours après la perte de huit de ses militaires dans une embuscade dressée par des terroristes d'Al Qaîda, l'armée tunisienne est passée à l'offensive, jeudi soir, en déployant d'importantes forces dans la région du mont Chaambi, non loin de la frontière algérienne. Depuis, l'opération se poursuit pour déloger les groupes terroristes qui y ont trouvé refuge depuis plusieurs mois. Il faut dire que l'armée tunisienne a été fortement secouée par la mort de ses soldats, mais aussi et surtout par les mutilations que leur ont fait subir les terroristes. La sauvagerie avec laquelle ces actes ont été commis, démontre l'intention délibérée des terroristes de pousser les autorités à réagir violemment. C'est l'escalade de la violence qui est recherchée. Les autorités tunisiennes semblent l'avoir bien compris en décidant, à la surprise générale, de libérer, hier, l'activiste Amina Sboui en attendant son jugement. Le but étant de calmer le camp des laïcs très remontés contre les islamistes après les assassinats de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi, deux opposants au pouvoir dirigé par Ennahda. Sauf que la libération de l'activiste du groupe «Femen» risque de compliquer, plus que de régler les choses. En effet, et sans une protection efficace, l'activiste peut constituer une cible pour les terroristes qui font feu de tous bois pour plonger la Tunisie dans la guerre civile. Il est clair que l'intérêt pour la Tunisie de la multinationale du crime Al Qaîda, s'est accru depuis que ses groupes ont été chassés du Mali et repoussés vers le Nord-Ouest du Sahel. Il fallait aux terroristes un autre sanctuaire que celui de la Libye devenu moins sûr pour eux depuis l'assassinat de l'ambassadeur américain. C'est pourquoi le mont Chaambi a été choisi par ces «vétérans» du Mali comme les désignent les médias internationaux. Leur côté sanguinaire est chez eux une signature. Ils l'ont utilisé avec la mutilation sauvage des soldats tunisiens tombés dans leur embuscade. Ils l'ont utilisé aussi pour attirer l'armée tunisienne hors des villes où elle participe au maintien de l'ordre. Car rien ne peut justifier des actes barbares commis sur des cadavres sauf à impressionner les vivants. Si tel est le cas, une recrudescence des actes terroristes dans les villes n'est pas a écarter. Les groupes terroristes agissent depuis des décennies avec la même stratégie. Ils ne font partie d'aucune mouvance politique ou religieuse. Ni des laïcs ni des islamistes. Ils «chevauchent» cependant leurs divergences pour commettre des crimes qui ne sont en définitive que la mèche de l'incendie fait pour embraser l'ensemble du pays. Nos frères tunisiens devraient tirer des leçons de l'histoire récente du terrorisme en Algérie pour triompher de la bête. Les attaques qui ont été portées contre notre pays par certaines voix en Tunisie et aussitôt rejetées par le gouvernement tunisien et par le parti Ennahda dévoilent l'appartenance de ces groupes ainsi que leurs objectifs. Nous n'avons pas exporté «notre» terrorisme en Tunisie aux plus forts moments de notre tragédie des années 1990, comment le ferait-on aujourd'hui que nous l'avons écrasé' Et ceci alors même que les frontières entre nos deux pays étaient restées constamment ouvertes. Ce dont nous serons toujours reconnaissants à nos frères tunisiens. C'est avec cet esprit que nous leur souhaitons de sortir victorieux de l'épreuve qui prend chaque jour de nouvelles formes. Institutionnelles, économiques, sociales, sécuritaires, etc. C'est de ce «terrain» favorable que profite Al Qaîda qui,chacun le sait aujourd'hui, n'est ni arabe ni musulmane. Le recrutement de mercenaires européens dans ses rangs en est une nouvelle preuve. Les Tunisiens le savent. Ils ne risquent pas de se tromper d'ennemis!


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