Algérie

Al Qaïda frappe au Sinaï


Al Qaïda frappe au Sinaï
Le terrorisme a encore frappé au Sinaï, considéré comme le fief des groupes extrémistes affiliés à al Qaïda. Onze policiers ont été tués, hier, par l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule, ont annoncé des responsables de la sécurité. L'attentat, survenu au nord de la péninsule qui borde Israël et le territoire palestinien de Gaza, confirme la dégradation de la situation sécuritaire, depuis maintenant plus d'un an. Elle est marquée au fer rouge des attaques sanglantes menées contre les forces de sécurité dans tout le pays par des groupes islamistes armés, alors le principal mouvement du Sinaï,Ansar Beït al Maqdess, cible le territoire israélien visé régulièrement par des roquettes. Au c?ur de l'Egypte, Beït al Maqdess a aussi revendiqué des attentas meurtriers dont l'un a manqué de justesse le ministre de l'Intérieur Mohamed Ibrahim, perçu comme le principal artisan de la répression anti-Morsi. Face à la menace terroriste, le général Abdel Fattah al-Sissi, élu à la présidence de la République en mai 2014, a appelé à l'éradication de ce fléau étroitement lié à l'ère dictatoriale des Frères musulmans de Morsi, destitué le 3 juillet et poursuivi en justice pour trahison. Le général Amr a lancé une véritable bombe en accusant Morsi de vouloir « vendre 40% du Sinaï pour 8 milliards de dollars afin de le rattacher à la bande de Gaza », de creuser « mille tunnels vers Gaza », et d'avoir donné le « feu vert à l'Ethiopie pour construire un barrage qui allait réduire de trois quarts l'eau du Nil ». La guerre contre le terrorisme est irrémédiablement lancée et, surtout bénie par l'Arabie saoudite prêtant main forte au régime de Sissi. Le déclin des Frères musulmans est amorcé. Une vague d'arrestations de ses leaders emblématiques et de ses membres (plus de 1.500) et des procès de masse « sans précédent dans l'Histoire récente » ont fragilisé le mouvement islamiste décapité, dissous, le 9 août 2013 pour violation de « la loi qui régit la vie des partis politiques » et déclaré « organisation terroriste ». Il serait toutefois erroné de légitimer la montée du terrorisme en Egypte par le coup de force qui a brutalement mis fin à l'expérience islamiste discréditée par une gestion chaotique et le verdict des urnes validant l'alternative démocratique du nouveau régime. Fondamentalement, le spectre du terrorisme, remontant aux années 90 sous la direction de la Gamaa al-Islamiya (attentat de Louxor en 1997), a seulement changé de visage à la faveur du « printemps arabe » qui a vu l'émergence d'une nouvelle vague de terrorisme et la multiplication des clones d'al Qaïda. Un printemps apocalyptique dans un monde arabe en dérive sanglante.


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