Le dernier otage, un ressortissant suisse, de la branche d'Al-Qaida au
Maghreb (AQMI), a été libéré dimanche dans le nord du Mali, où de violents
combats avaient fait rage aux mois de juin et juillet entre terroristes et
soldats maliens.
Même si les détails de cette libération ne sont pas pour le moment
connus, sinon dévoilés par les parties concernées, notamment le gouvernement
fédéral suisse ou les autorités maliennes, il n'en demeure pas moins que des
questions ne manqueront pas d'être posées sur la manière dont le touriste
suisse, Werner Greiner, a recouvré sa liberté. Officiellement, il a été
récupéré par l'armée malienne, alors que des négociations étaient également en
cours avec ses ravisseurs pour sa libération. Le département fédéral des
affaires étrangères suisse a confirmé la libération du dernier otage suisse au
Mali. Greiner a été examiné par un médecin et sera ramené en Suisse via la
capitale malienne, Bamako. ‘'L'otage suisse a été libéré, il est très fatigué
et il va rejoindre bientôt sa famille en passant par Bamako'', a indiqué une
source militaire malienne qui n'a pas donné de détails sur cette libération. Il
avait été enlevé le 22 janvier au Niger avec quatre autres touristes, sa femme,
Gabriella, une Allemande, Marianne Petzold, et deux diplomates canadiens,
Robert Fowler et Louis Guay, ainsi qu'un touriste britannique, Edwin Dyer. De
tous les otages d'AQMI, seul Edwin Dyer a été assassiné le 3 juin dernier par
ses ravisseurs. Les autorités maliennes et suisses sont du reste restées très
discrètes sur les tractations qui avaient mené à la libération des deux
diplomates canadiens, de la femme de Greiner et de la touriste allemande le 22
avril, deux mois après leur enlèvement. Le 3 juin dernier, c'est la stupeur
après l'annonce sur un site Internet de la mort de l'otage britannique,
décapité par les terroristes d'Al-Qaida. Dès lors, il ne restait plus que le
Suisse Greiner qui était détenu quelque part dans le nord du Mali, où la
dissidence touarègue avait fini par accepter une paix des braves avec le
pouvoir à Bamako sur la base de l'accord d'Alger. L'armée malienne est ainsi
débarrassée d'un fardeau pour se consacrer pleinement à la lutte contre les
bases d'AQMI, retranchées dans le nord du pays. De violents combats avaient
opposé l'armée malienne et les groupes terroristes d'AQMI le 17 juin dernier,
notamment une attaque des camps d'Al-Qaida qui se serait soldée par la mort de
plus d'une dizaine de terroristes. Le Mali avait, entre-temps, entre le mois de
mai et juin, reçu une aide militaire substantielle de l'Algérie, dans le cadre
d'accords de coopération bilatérale, pour renforcer la lutte contre les bandes
terroristes qui écument cette partie du Sahel, à cheval entre les frontières de
plusieurs pays.
Officiellement, les autorités maliennes n'ont livré aucune précision sur
les lieux de détention et de libération, quelque part dans le grand nord
désertique du pays, région frontalière avec l'Algérie, de la Mauritanie et du
Niger. Il est fort probable qu'ils aient été libérés contre une forte rançon
que les autorités fédérales suisses ont accepté de payer après l'assassinat de
l'otage britannique. Berne aurait ainsi voulu éviter à son ressortissant le
triste sort qui a été réservé à Dyer, et se prémunir contre une tempête
politique dans le cas où elle n'aurait pas voulu payer de rançon, ce que le
gouvernement britannique n'avait pas fait. Les Autrichiens, les Canadiens et les
Allemands ont payé cette rançon. Combien ? Peu de gens le savent.
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Posté Le : 13/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mahrez Ilias
Source : www.lequotidien-oran.com