Algérie

Al-Maliki à l'épreuve de l'urne



Al-Maliki à l'épreuve de l'urne
Principal enjeu de ce scrutin avec 328 sièges à pourvoir et auquel prennent part 277 groupes politiques et 9.039 candidats : la reconduction ou non du gouvernement présidé par Nouri al-Maliki, un chiite soutenu par Washington et Téhéran. En dépit des critiques dont il fait l'objet et de la colère des Irakiens lassés du chômage endémique, de la corruption, du manque de service public, al-Maliki, 64 ans, a de fortes chances de garder, pour quatre ans encore, le poste de Premier ministre qu'il occupe depuis 2006. Accusant ouvertement le Qatar et l'Arabie saoudite de soutien au terrorisme, il surfe sur un discours essentiellement sécuritaire. Il est, dit-il aux 22 millions d'électeurs, le seul responsable à pouvoir lutter contre le terrorisme et empêcher l'Irak de sombrer dans le chaos. « Tous ceux qui croient en l'unité de l'Irak, qui refusent le sectarisme et les milices et n'acceptent pas d'être des agents des services secrets étrangers seront pour nous des partenaires », martèle-t-il. Mais comme il refuse de partager le pouvoir ? même s'il a offert quelques ministères et postes symboliques aux sunnites ? et de désarmer les milices chiites qui continuent de commettre des exactions, il pourrait exacerber les tensions et pousser les milliers d'Irakiens, qui sont descendus dans la rue en 2012 et 2013 pour demander sa démission, à renouer avec les manifestations de rue et une partie de ces derniers à rejoindre al-Qaïda et l'Etat islamique en Irak et au Levant. Certains observateurs n'excluent pas un remake de 2010 : Maliki a été reconduit à son poste huit mois après les élections. Selon eux, ce scénario pourrait se reproduire avec la multiplication de petits partis aux allégeances religieuses ou tribales, un « facteur majeur de division », a récemment déploré l'ONU, et la décision de la quasi-totalité de la classe politique, à l'exception de sa Coalition de l'Etat de droit, de l'empêcher de réaliser la passe de trois. Une alliance informelle sur le mode « tout sauf Maliki » serait en place, en prévision des tractations d'après-scrutin. « Nous refusons tous que Maliki soit reconduit à son poste », préviennent les députés de Wataniya (Patriote) de l'ancien Premier ministre Iyad Allaoui. Comme plusieurs de ses collègues, il estime que le pays risque de basculer dans une guerre civile si ces élections ne débouchaient pas sur un changement. « Quel qu'il soit, les défis du futur gouvernement seront nombreux », souligne Ayham Kamel, directeur pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à l'Eurasia Group Consultancy. « A commencer par la question de la sécurité, puis celle du pétrole, et enfin les relations entre les sunnites, les chiites et les Kurdes. Et du coup, les questions économiques vont se retrouver en bas de la liste », ajoute-t-il. Les observateurs, qui constatent que les violences ont empiré (100 morts depuis lundi et 3.000 en 2014), redoutent une journée noire. « Les insurgés ne vont pas rester tranquillement assis et dire au gouvernement, allez-y, organisez vos élections. Ils vont frapper fort pour discréditer le gouvernement, discréditer les forces de sécurité, et si possible décourager les Irakiens à se rendre dans les bureaux de vote afin de rendre ces élections illégitimes aux yeux d'une majorité d'électeurs », explique John Drake, spécialiste de la sécurité pour AKE Group, une société de consulting. Pour limiter les risques, les autorités ont décrété cinq jours fériés et l'interdiction aux voitures de circuler dans la capitale.




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